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Luxembourg : le nombre de musulmans a presque triplé en dix ans

La communauté musulmane de Luxembourg ne cesse de grandir. Elle est composée aujourd’hui de près de 40 000 personnes, selon les estimations. Un chiffre qui a plus que doublé en dix ans.

« Il y a 10-15 ans, le Luxembourg comptait entre 12 000 et 15 000 musulmans, dont une grande majorité issue des Balkans. Ces derniers sont présents depuis plus de 30 ans », explique Jasmin Jahic, président de la Shoura, l’assemblée de la communauté musulmane au Luxembourg. Plus de la moitié de la communauté musulmane au Luxembourg est actuellement constituée de personnes d’origine bosnienne, kosovare ou encore albanaise. Suivent ensuite les Maghrébins (Marocains, Tunisiens, Algériens) et les Syriens, fait savoir L’Essentiel.

Cette forte communauté musulmane avec environ 70-80 % d’adultes et donc de pratiquants, n’est pas sans causer des difficultés d’accueil dans les différents centres islamiques. Pendant la prière du vendredi, plusieurs associations comme l’ASBL Le Juste Milieu à Bonnevoie voient leurs locaux déborder et sont obligés d’« organiser deux ou trois prières » pour pouvoir accueillir tout le monde. Pour remédier à cette situation, la construction d’une grande mosquée s’impose. Un projet qui n’est pas près de voir le jour. « Considérant les prix de l’immobilier, il faudrait compter plusieurs dizaines de millions d’euros, une somme que nous ne pouvons pas financer. Trouver un terrain disponible pour accueillir un tel lieu de culte n’est pas non plus chose aisée », détaille Jasmin Jahic.

Le financement étatique attendu cette année par la Shoura, d’un montant de 528 519 euros, ne suffirait pas pour réaliser un tel projet. L’assemblée de la communauté musulmane de Luxembourg n’entend pas non plus faire appel à des financements étrangers. « Nous n’avons pas les moyens d’effectuer les contrôles nécessaires concernant le blanchiment », précise le président de la Shoura qui se réjouit déjà que sa communauté soit reconnue par l’État luxembourgeois depuis près de dix ans. « Cela nous a permis d’avoir un lien plus étroit, une meilleure coopération mais aussi de participer aux discussions qui concernent tous les cultes ».

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