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Onze morts dans l'incendie d'un gîte de vacances pour handicapés originaires de Nancy

L'incendie d'un gîte de vacances accueillant des personnes handicapées mentales légères a fait 11 morts mercredi à l'aube près de Colmar, soit le bilan le plus meurtrier en France depuis sept ans. Les victimes sont pour la plupart de Nancy et pris en charge par l'AEIM ou de Besançon.

(AFP) - "Je confirme 11 victimes", a déclaré la vice-procureure de la République de Colmar, Nathalie Kielwasser, alors que les sauveteurs ont peiné à localiser tous les corps des victimes dans le bâtiment carbonisé.

En visite sur place, la Première ministre Elisabeth Borne a exprimé "toute (sa) tristesse et (sa) solidarité" après ce "drame épouvantable". "Une enquête permettra de faire toute la lumière", a-t-elle promis.

En fin d'après-midi, une équipe de l'AFP a vu cinq corbillards sortir du périmètre du sinistre.

Le bâtiment éventré par l'incendie était une ancienne grange de 500 m2, avec deux étages et des combles, qui avait été rénovée il y a quelques années.

Les victimes ont été retrouvées à l'étage ainsi que dans une mezzanine effondrée, a précisé le lieutenant colonel Philippe Hauwiller, commandant de l'opération de secours.

Certaines personnes présentes dans les étages ont pu sortir mais pas toutes, a-t-il souligné.

«Fumée énorme»

Aucun élément ne permettait pour l'heure d'expliquer le drame.

"L'origine serait vraisemblablement pour le moment un feu qui a couvé", a déclaré la vice-procureure, sans qu'il soit possible "à ce stade" de déterminer "les causes de ce feu couvant".

Ce sinistre est le plus meurtrier enregistré en France depuis l'incendie d'un bar à Rouen en 2016.

Les pompiers ont été alertés vers 06h30 par la propriétaire du gîte, habitant à proximité du bâtiment situé au lieu-dit La Forge, un hameau entouré de collines. Ils sont arrivés sur place à 06h45, selon la préfecture.

"On a été réveillés par notre fils très tôt. En sortant, on a vu un panache de fumée énorme", a témoigné auprès de l'AFP une voisine, Solange Halter, 61 ans. Florine, une voisine de 23 ans qui ne veut pas donner son nom de famille, raconte avoir vu "un gros nuage de fumée, de grosses flammes".

"Face à cette tragédie, mes pensées vont aux victimes, aux blessés, à leurs proches", a écrit le président Emmanuel Macron sur le réseau social X (ex-Twitter).

17 évacués

Le bâtiment accueillait pour les vacances deux groupes d'adultes en situation de handicap, encadrés par deux associations, a précisé la préfecture du Haut-Rhin. Une association de Besançon et une de Nancy, selon Mme Kielwasser, qui a précisé que les victimes étaient originaires de l'ensemble de la région Grand Est.

L'association de Nancy, Oxygène vacances adaptées, n'a pas répondu aux questions de l'AFP. Celle de Besançon, appelée Idoine, a indiqué que ses 13 personnes envoyées sur place (neuf personnes handicapées et quatre accompagnants) étaient toutes indemnes et "en train de rentrer en Franche-Comté".

Vingt-huit personnes se trouvaient sur place au moment du sinistre, a indiqué le secrétaire général de la préfecture du Haut-Rhin, Christophe Marot. Sur les 17 évacuées, "on dénombre une personne en urgence relative évacuée vers l'hôpital et une personne choquée", selon la préfecture.

Les rescapés ont été emmenés dans une salle communale de Wintzenheim, dont les forces de l'ordre filtraient l'accès. Une famille de Nancy était sur place, selon l'adjoint au maire, Daniel Leroy, précisant qu'il est compliqué de contacter les proches.

Une cérémonie oecuménique est prévue à 19h00 à l'église Saint-Laurent de Wintzenheim, a annoncé la mairie.

«En plein sommeil»

Le bâtiment a été le théâtre d'un "embrasement généralisé", selon les pompiers. M. Leroy, arrivé sur place vers 07h00, a rapporté qu'il "n'y avait déjà plus rien".

"Le bâtiment était entièrement consumé dans sa partie haute, la toiture était complètement effondrée", a-t-il dit. Selon lui, les occupants ont été "surpris en plein sommeil, tout le monde dormait".

Le gîte, qui se trouve sur un terrain fermé avec plusieurs bâtiments, "fonctionne depuis plusieurs années sans problème", a-t-il remarqué.

Jusqu'en milieu de journée, les ruines ont continué à dégager de la fumée. Le toit est détruit et au premier étage, l'armature en bois, carbonisée, est visible.

Dès l'alerte, le Codis (centre opérationnel départemental des services d'incendie et de secours) a déployé 76 sapeurs-pompiers, quatre fourgons incendie, quatre ambulances, un poste médical avancé et trois échelles.

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