Né à Oran, le chanteur Rachid Taha a quitté l’Algérie à 9 ans pour Lépanges-sur-Vologne. Il a passé 10 ans dans ce village des Vosges où un de ses amis d’enfance se souvient d’un « bout en train ».
(Vosges Matin) - « Ça me fait chier. » Gérard Parisse n’a pas d’autres mots à l’annonce de la mort de Rachid Taha. Parce qu’il aimait sa musique et parce qu’avec lui, il a fait les 400 coups. Le patron du bar de Lépanges-sur-Vologne, de quatre ans l’aîné du chanteur, a vu débarquer Rachid Taha dans le petit village des Vosges alors qu’il avait 9 ans. « Il a fait son école primaire ici. » Son père avait quitté tout d’abord seul l’Algérie, pour Sainte-Marie-aux-Mines. Il a ensuite trouvé un emploi au tissage Decouveleare à Lépanges, où toute la famille le rejoint.
Le chanteur à la voix rocailleuse passe sa jeunesse à Lépanges. Il est gardien de but dans le club de handball local et joue au foot à Cheniménil. L’école primaire à Lépanges-sur-Vologne terminée, il rejoint l’institution Jeanne-d’Arc à Bruyères et quitte les Vosges à 19 ans pour Lyon où il crée son premier groupe : Carte de Séjour.
« Je me souviens d’un mec convivial et bout en train. On adorait jouer au baby-foot », raconte Gérard Parisse. De fêtes de village en virées en boîtes de nuit à Gérardmer, la bande de copains ne manque rien de sa jeunesse. Gérard Parisse ne l’a jamais perdu de vue. « Dans un village de 900 habitants, tous les jeunes se côtoient, vous pensez bien. Alors quand l’un devient célèbre, on le suit », sourit celui qui écoute sa musique, le suit à la télévision. « Il est même revenu deux fois boire un coup. Lorsqu’il donnait des concerts dans la région. Il n’avait pas changé. Toujours aussi sympa. »
En 2000, après l’aventure 1.2.3. Soleils, Rachid Taha est aussi venu parler de son expérience à des élèves de l’institution Jeanne-d’Arc à Bruyères où il a été un élève « turbulent », « frondeur » et « attachant » comme le soulignait alors une de ses anciennes profs en comptabilité.
Son dernier passage dans les Vosges remonte à mars 2016. C’était Chez Narcisse, au Val-d’Ajol, pour un concert.
Des Vosges de son enfance, lors d’une interview qu’il nous avait accordée il y a quelques années, Rachid Taha disait aimer l’odeur du bois et des scieries, le Théâtre du Peuple et les cuisses de grenouilles. En enfant du Sud, il avait en revanche plus de mal avec le climat.
Le chanteur venu d’Oran qui a grandi dans les Vosges s’est éteint en Seine-Saint-Denis ce mercredi, à quelques jours de ses 60 ans.
Son dernier passage dans les Vosges remonte à 2016 Chez Narcisse au Val-d’Ajol
Vous pouvez rendre hommage au défunt sur sa page commémorative sur le site Libra Memoria et présenter vos condoléances à ses proches en témoignant votre sympathie.