Maglor - Nancy, cité ducale au riche patrimoine, est aussi une ville confrontée aux défis du quotidien. Nuisances sonores, regroupements problématiques, dégradations, trafics : autant de faits qui troublent la tranquillité des riverains et des commerçants. Face à cette situation, la Ville de Nancy et la préfecture de Meurthe-et-Moselle ont décidé d’unir leurs forces pour agir de manière concrète et ciblée.
Un dialogue régulier avec les commerçants
Depuis le début de l’année, les autorités ont rencontré à trois reprises les représentants des commerçants du centre-ville. Objectif : écouter, diagnostiquer, et surtout agir. À l’issue de ces échanges, une batterie de mesures a été mise en place, présentée récemment à la presse par la préfète Françoise Souliman et le maire de Nancy, Mathieu Klein.
Fermetures administratives accélérées et renforcement des patrouilles
Parmi les premières actions : l’accélération des fermetures administratives d’établissements contrevenants. Cinq fermetures ont déjà été actées. La préfète entend aller plus loin : « J’ai demandé à ce qu’on accélère encore les procédures. Lorsque des infractions sont relevées, je n’hésite pas à faire fermer les établissements concernés. »
En parallèle, les patrouilles de police ont été renforcées, tout comme les contrôles et les amendes. Un quadrillage ciblé des secteurs sensibles a été mis en place. Bilan provisoire : une baisse de 1,82 % des faits de délinquance enregistrés sur les cinq premiers mois de 2024.
Des rappels à l’ordre pour les parents… et des mesures pour les livreurs
Des rassemblements de jeunes dans le centre commercial Saint-Sébastien et aux abords de la place Charles III avaient semé le désordre. La mairie a réagi en convoquant les familles. Trente-deux adolescents ont ainsi été reçus avec leurs parents. « Il s’agit souvent de jeunes inconnus de la police. Cette mesure préventive a montré son efficacité et sera pérennisée », indique Mathieu Klein.
Concernant les livreurs à vélo, leur stationnement est désormais interdit place Charles III. Les bancs publics, propices aux attroupements, ont été déplacés.
Rues du Docteur-Schmitt et Saint-Nicolas : un plan anti-regroupement
Pour lutter contre les trafics, les arceaux à vélos et les assises ont été retirés rue du Docteur-Schmitt. Bien que les regroupements n’aient pas totalement disparu, les autorités notent une nette amélioration de la situation.
Des travaux ont également été lancés pour sécuriser les accès du parking Saint-Dizier, souvent utilisé comme lieu de rassemblement. Indigo a été sollicité, et une collaboration est en cours pour sécuriser un parking privé voisin.
Errance et alcool : des réponses sociales et sécuritaires
La place des Vosges, touchée par des regroupements de personnes alcoolisées, a fait l’objet de mesures fermes : retrait des bancs, arrêtés interdisant l’achat d’alcool après 17h et sa consommation sur la voie publique, peu importe l’heure. Des patrouilles et des médiateurs sont présents en soirée.
La Ville expérimente également une interdiction de vente de bières fortes à l’unité. Une quinzaine de commerçants volontaires se sont engagés pour six mois à ne plus vendre de bières à bas prix (moins de 3 €) au fort degré d’alcool.
Une halte alcool, en préambule d’un futur centre de soins addictions, sera ouverte au 32 rue Sainte-Anne. Elle offrira un accompagnement médical aux personnes en errance confrontées à des problématiques d’alcool.
Amende forfaitaire pour les vols à l’étalage
Enfin, l’amende forfaitaire délictuelle est désormais étendue aux vols à l’étalage, une mesure réclamée par les commerçants. Si elle reste encadrée (montant limité à 300 €, exclusion des mineurs et des personnes non responsables), elle permet une réponse rapide et dissuasive.
Avec cette série d’actions coordonnées, Nancy entend reprendre le contrôle de l’espace public et restaurer la tranquillité urbaine, sans jamais négliger la réponse sociale.
« Ce n’est qu’un début, mais les résultats sont là. Nous restons pleinement mobilisés pour que les habitants et les commerçants retrouvent une vie quotidienne sereine », a conclu le maire Mathieu Klein.