Depuis un mois, les tarifs de stationnement en voirie ont été augmentés et les zones oranges et rouges ont été élargies dans le cadre de la première phase de la grande réforme du stationnement impulsée par la municipalité de Strasbourg (Bas-Rhin). Une décision qui met à mal la popularité de son maire. Elle est une fois de plus violemment contestée.
Du côté des commerçants, ces changements ont du mal à passer. En cause : les professionnels craignent une perte d’activité et une augmentation des frais liés à leurs déplacements. Ce jeudi 4 mai, ils étaient réunis à l’occasion d’une conférence de presse sur le sujet. Voici ce qu’ils ont exprimé.
« L’heure est grave, mais surtout, l’heure est chère », a indiqué en introduction Jean-Luc Hoffmann, le président de la Chambre des Métiers d’Alsace.
La situation est d'autant plus difficile à vivre pour celles et ceux qui commencent le travail très tôt le matin, alors que les bus et les tramways de la CTS (Compagnie des transports strasbourgeois) ne circulent pas encore. "Depuis le 3 avril, c'est horrible. La moitié de mon salaire finit dans les parcmètres. En plus, on galère encore et toujours à trouver une place. Je suis passée de 1,30€ à presque 14€ pour une journée de stationnement", témoigne Laetitia Pitzer, vendeuse dans une boulangerie du quartier Contades.
Voilà cinq ans qu'elle travaille ici. Mais elle n'est pas certaine de pouvoir rester dans ces conditions. "C'est vraiment dommage parce que c'est une petite boulangerie de quartier qui a besoin de vivre. Mais si les deux vendeuses ne peuvent plus se permettre de payer le parcmètre, je me demande comment le patron va pouvoir trouver d'autres personnels", continue la vendeuse qui appelle la maire (EELV) Jeanne Barseghian à "faire un petit geste." Un geste d'humanité et d'intelligence, et non pas de l'idéologie écologique.
Si les employés dénoncent cette situation, elle touche aussi les clients. Ce restaurateur du quartier du Neudorf, qui a dû louer un garage, dénonce une double peine. "Deux heures de parking, c'est censé être rien du tout. Mais les clients qui viennent manger le midi vont être plus réticents désormais. S'ils doivent payer 8 € en plus de l'addition... En sachant qu'ils devront regarder l'heure en permanence pour vérifier qu'ils n'ont pas pris un PV."