AFP - Une filière d’immigration clandestine, qui a acheminé depuis un an 2 500 à 3 000 ressortissants albanais et kosovars en France, a été démantelée et neuf personnes ont été mises en examen, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Quatorze personnes ont été interpellées en mars et cette semaine en Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis, Haute-Marne, ainsi qu’à Metz, Reims et Strasbourg. Neuf d’entre elles, dont les quatre organisateurs du réseau, ont été mises en examen.
Trois individus écroués
Les mises en examen portent sur l'« aide à l’entrée ou au séjour irrégulier d’un étranger sur le territoire français en bande organisée », a indiqué à l’AFP Frédéric Nahon, procureur de la République de Chaumont (Haute-Marne), précisant que trois individus avaient été écroués.
« Des bus quittaient l’Albanie, transitaient par différents pays et allaient jusqu’en France, en faisant des dépôts dans d’autres pays comme l’Italie, l’Allemagne et la Belgique », a expliqué à l’AFP le directeur de la Police aux frontières de la zone est, Christian Lajarrige.
Les passagers kosovars ou albanais étaient déposés en France principalement à Metz et Strasbourg, à raison de quatre bus en moyenne par semaine. Des personnes arrivaient aussi en France par avion, à Roissy ou Beauvais notamment.
« 2 500 à 3 000 personnes ont pu bénéficier de ces modalités d’accueil » avec un billet payé 200 euros, soit un bénéfice estimé à 600.000 euros, a précisé M. Lajarrige. A ce montant s’ajoutent « la prise en charge et l’accompagnement (qui) peuvent être estimés de 600 euros à 2.000 euros » par personne, a-t-il ajouté.
« Ces personnes bénéficiaient, dans un premier temps, d’une aide pour l’hébergement et potentiellement d’une aide pour leurs démarches de demande d’asile », a dit M. Lajarrige, précisant que « des documents appuyant les demandes d’asile » avaient été saisis dans deux bus interceptés lundi et mercredi à Metz et Strasbourg.
« Il y avait deux branches dans la filière : une branche portait sur l’aide à l’entrée et le séjour sur le territoire national et une autre sur l’emploi dans une entreprise de BTP ou des sous-traitants », a relaté le directeur zonal.
L’enquête, menée par la brigade mobile régionale de la police aux frontières de Metz, en cosaisine avec le groupe d’intervention régional de Lorraine, a débuté en mars 2017 avec l’ouverture d’une enquête portant sur un ressortissant albanais demeurant à Langres (Haute-Marne). « C’est un dossier important au regard du volume potentiel de personnes qui ont pu bénéficier de ce réseau », a souligné M. Lajarrige.