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Violences urbaines à Nancy : "C'est de la violence gratuite", les habitants sous le choc

Une nouvelle nuit de violences urbaines a rythmé la nuit en Meurthe-et-Moselle. Les habitants et commerçants de Nancy sont abasourdis et ne comprennent pas ce déchainement de colère. Reportage de France Bleu au Haut-du-Lièvre.

Le réveil est très difficile pour les habitants et commerçants du Haut-du-Lièvre, quartier de Nancy, théâtre d'une nouvelle nuit de violences urbaines, en réaction à la mort de Nahel, tué à Nanterre après un refus d'obtempérer. Des bandes de jeunes s'en sont pris à la mairie de quartier, ravagée par un incendie, ainsi qu'à des commerces proches de l'avenue du Raymond Painnchard.

"Ils s'en prennent à leur propre quartier !"

La mairie de quartier a pris feu en plein milieu de la nuit, vers 1h20, ce qui a déclenché l'alarme incendie. Un des agents de la Ville s'est rendu sur place, comme le veut la procédure, et a vu au loin une bande d'une dizaine de jeunes, barres de fer à la main, se déchainer sur le bâtiment . Les vitres ont alors été brisées et le feu a embrasé l'ensemble de la mairie, dont une partie de la toiture a été réduite en fumée.

Peu avant, des individus ont pris pour cible le centre commercial du plateau de Haye . Plusieurs vitres du bureau de Poste, qui venait d'être rénové, ont été caillassées, tout comme le bureau de tabac, dont les deux portes coulissantes ont été forcées. L'opticien a lui été complétement détruit par les flammes. " L'outil de travail est complétement hors service, l'intérieur est dévasté, tout a cramé, il n'y a plus de stock, plus rien... ", constate le gérant, Joffrey Maugin.

Le choc est partagé par les quelques passants, qui découvrent l'étendu des dégâts. " Je ne comprends pas... Ils s'en prennent à leur propre quartier ! ", s'agace l'une des riveraines. Plus loin, Michelle, qui habite le Haut-du-Lièvre depuis 40 ans, est sidérée : " C'est honteux ! C'est notre Poste où on va tous les jours ! Cela me fait froid dans le dos. On est où là ? On n'est pas à la guerre quand même. "

"On habite Nancy, on n'habite pas Nanterre"

Ces violences urbaines sont de nouveau un déchainement de colère suite à la mort du tout jeune Nahel à Nanterre. " C'est vrai que c'est inadmissible, mais nous, on a rien à voir avec cela ", regrette une riveraine, on habite Nancy, on n'habite pas Nanterre. " Les commerçants aussi ont le sentiment de payer le prix fort : "Un degré de violence comme cela, ce n'est pas normal... On peut s'y prendre trouver une autre solution ", lâche le buraliste, très ému.

En plus de ces dégradations, des poubelles et voitures ont également été incendiées dans la nuit. L'heure est maintenant au grand nettoyage. Les cantonniers font le ménage sur les routes et trottoirs.

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