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Au Maroc, un violent incendie ravage le camp de migrants d'Oulad Ziane

Aux abords de la gare d'Oulad Ziane, quartier populaire de Casablanca, les amas de débris et de tentes en plastique ne passent pas inaperçus. Ou en tout cas ce qu'il en reste, car ce camp, illégal mais toléré par les autorités, s'est transformé en brasier géant dans la nuit du 29 au 30 juin dernier.
 

A l'origine des flammes, une rixe entre des migrants guinéens et maliens. "Il y a eu une bagarre opposant une centaine de migrants pour une histoire de téléphone volé, et l'un d'eux a mis le feu et a appelé la police", affirme Camara Lassiné, qui se présente comme le président de la communauté malienne et le porte-parole des autres communautés du camp.

Une vingtaine de bonbonnes de gaz aurait également explosé durant l'altercation et mis le feu aux abris de fortune à proximité, expliquait le média casablancais Assabah (Le Jour) au lendemain de l'incendie. Les autorités locales et services de la protection civile ont rapidement été interpellés dans la nuit et sont parvenus à maîtriser les flammes, sans qu'aucun décès n'ait été déploré. De nombreux blessés étaient cependant toujours hospitalisés le 1er juillet.

Une vidéo publiée sur Twitter le lendemain du sinistre en révèle l'ampleur. Il s'agit du quatrième incendie que connaît le camp depuis un an. Une enquête a été ouverte pour "élucider les circonstances" du départ du feu. "Le camp a entièrement brûlé", déplorait ainsi M. Lassiné, ajoutant qu'il ne sait pas si les autorités de Casablanca les laisseront revenir sur place.

Un des derniers camps informels du Maroc 

Loin des plages de sable fin et de la célèbre mosquée Hassan II, ces quelque 2000 migrants subsahariens de la ville blanche vivent entassés depuis des mois dans des tentes. Le campement d'Oulad Ziane est le plus grand et l'un des derniers camps informels du Maroc, après les multiples démantèlements menés dans le pays ces dernières années. 

Des flux de migrants en provenance d'Afrique subsaharienne passent en effet par le royaume dans l'espoir de gagner l'Europe par la mer, ou en franchissant les clôtures qui séparent le Maroc des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Beaucoup d'entre-eux finissent cependant par s'installer au Maroc et rejoignent des camps informels tels que celui d'Oulad Ziane, espèrant y être régularisés.

 

Dans le camp d\'Oulad Ziane, illégal mais toléré par les autorités marocaines, à Casablanca, le 27 mars 2019.

Dans le camp d'Oulad Ziane, illégal mais toléré par les autorités marocaines, à Casablanca, le 27 mars 2019. (FADEL SENNA / AFP)

 

L'Etat marocain a mené deux campagnes de régularisation depuis 2014 et attribué des titres de séjour à près de 50 000 clandestins, selon les autorités. De son côté, Bruxelles a débloqué 140 millions d'euros en 2018 pour la lutte contre la migration clandestine, dont 30 millions ont déjà été alloués au "renforcement du contrôle frontalier", selon Khalid Zerouali, directeur de l'immigration au ministère de l'Intérieur marocain.

Cependant, les autorités rejettent régulièrement les critiques des défenseurs des droits humains, qui dénoncent des "campagnes massives d'arrestations"menées dans le nord du Maroc pour déplacer les migrants vers le sud du pays.

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