L’Union des mosquées de France propose la décentralisation de l’organisation du culte musulman pour la rendre plus efficace et plus proche des préoccupations des musulmans français.
Alors que le président Emmanuel Macron doit présenter cet été les mesures pour une nouvelle structuration du deuxième culte de France, l’Union des mosquées de France (UMF) a présenté, mercredi 30 mai lors d’une conférence de presse, 31 propositions pour l’organisation et le financement du culte musulman.
Fondée en 2013 par Mohammed Moussaoui, l’ancien président du Conseil français du culte musulman (CFCM), l’Union des mosquées de France a axé ses propositions sur trois principales thématiques : l’organisation et la gestion du culte musulman, la formation des cadres religieux et le financement du culte musulman.
L’objectif de cette initiative : reconstruire l’organisation du culte musulman en France par la base pour la rendre plus représentative des préoccupations des musulmans français, et surtout plus efficace.
L’UMF, qui rassemble 700 mosquées et salles de prière sur quelque 2 600 lieux de culte musulmans en France, propose le maintien du CFCM et de ses conseils régionaux du culte musulman (CRCM) en les complétant par des conseils départementaux.
« L’expérience a montré que c’est au sein des départements que les principales questions cultuelles sont traitées avec efficacité́ », a déclaré Mohammed Moussaoui lors de la conférence de presse.
Le président de l’UMF suggère des « conseils des imams et des aumôniers » articulés autour de deux instances religieuses, l’une administrative et gestionnaire, l’autre en charge des aspects religieux et théologique. Ces deux instances s’appuieront sur des antennes départementales et régionales.
Prêche du vendredi et formation des imams
L’UMF plaide également pour que les prêches du vendredi s’intéressent davantage aux « défis auxquels sont confrontés les musulmans de France ». Il suggère dans ce sens de donner aux jeunes musulmans « des clés de compréhension » et « des filtres de connaissance » pour faire face aux discours extrémistes.
Sur un dossier épineux comme celui de la formation des imams, l’UMF propose d’introduire le concept de « l’imam référent » au niveau départemental et régional. Sa mission consistera à « animer les conseils des imams et aumôniers et d’en être le porte-parole » . Par ailleurs, l’Union des mosquées de France appelle à une meilleure articulation « entre la formation théologique dispensée par les instituts musulmans » d’une part et « la formation des diplômes universitaires en sciences humaines et sociales ».
L’Union des mosquées de France plaide aussi pour « une grande transparence » dans la gestion des dons offerts par les fidèles pour éviter « toutes les suspicions qui pourraient entacher les quêtes ».
Concrètement, l’UMF propose la création d’associations cultuelles (ou fonds de dotation) aux niveaux départemental ou régional, qui seront dédiées au financement du culte musulman. Ces associations recevront alors « la redevance halal, la contribution des agences organisatrices du hadj (grand pèlerinage) et omra (petit pèlerinage), des dons des fidèles, etc. »
Enfin, l’UMF propose une idée innovante : la mise en place d’un dispositif en ligne, une sorte de plateforme dont la mission serait de « mettre en relation les donateurs et les porteurs de projets à financer ».
L’UMF compte poursuivre et élaborer une réflexion collective sur cette initiative de décentralisation du culte musulman en consultant le reste des membres et des cadres musulmans « dans un esprit d’ouverture et d’écoute ».