La pratique artistique et la culture constituent les instruments de pacification et de reconnaissance des autres, a souligné vendredi soir, à Marrakech, l’ancien ministre français de l’Éducation Nationale et de la Culture et président de l’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris, Jacques Lang.
S’exprimant lors d’une conférence organisée dans le cadre de la 4ème édition du cycle de Conférences « Les Tribunes de Marrakech » de l’université Cadi Ayyad (UCA), sous le thème « La culture, l’éducation et l’actualité de la scène internationale », Jacques Lang a noté le rôle essentiel de l’éducation et de la culture pour "précisément" agrandir en soi les forces de civilité et faire reculer les "circonstances d’affrontement développées jusqu’à la violence".
Dans cette optique, il a fait remarquer que le pont entre l’éducation et la culture est précisément la pratique artistique ainsi que la présence d’artistes qui changent le regard sur les choses et peuvent être le facteur d’une profonde métamorphose du système éducatif.
Selon le président de l’IMA, le Maroc, qui est un pays d’exception par son histoire, sa position géographique et la force de son peuple, est un pays d’une densité intellectuelle et culturelle exceptionnelle qui affiche la croyance dans la multiplicité des cultures et fidèle à un certain nombre de valeurs et de croyance. Dans ce sens, il a précisé que sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, beaucoup de choses nouvelles sont apparues dans le Royaume, notamment en matière de l’art, de préservation du patrimoine, de l’encouragement de la créativité et de naissance des musées dans plusieurs villes du Royaume et des théâtres.
Et de faire remarquer que « par l’éducation et la culture, que le monde pourra changer solidement ». Par ailleurs, Jacques Lang a plaidé pour la mise en valeur de tous les jeunes diplômés ou en cours de formation qui réussissent en s’appuyant sur les expériences réussies afin de remodeler le système éducatif et l’améliorer.
Dans ce cadre, il a souligné que l’une des clés de la réussite de l’enseignement est précisément la capacité donnée aux jeunes pour épanouir leur sensibilité et découvrir des horizons qu'ils ne connaissent pas. Pour lui, l’importance dans la vie est de se sentir pleinement soi-même, de pouvoir s’épanouir, se transformer et de partager les uns aux autres les idées concrètes et les sentiments.
Pour sa part, le Président de l'UCA, Abdellatif Miraoui, a relevé que l’université qui souhaite enrichir l’environnement culturel marocain en créant des espaces d’échanges et de dialogue, a permis aux étudiants d’acquérir des compétences en élaborant une formation intégrant la technicité et les humanités.
Cette conférence se veut une occasion de rencontres passionnantes, de débats très enrichissants, éveillant l’intérêt d’un public enthousiaste et interpellé par la complexité et la diversité du monde actuel.
À travers l’organisation des différentes éditions des "Tribunes de Marrakech", qui compte aujourd’hui une trentaine de conférences animées par d’éminentes personnalités du monde politique, scientifique et culturel de tous horizons, l’université Cadi Ayyad a contribué à la notoriété intellectuelle et culturelle de la ville de Marrakech, s’inscrivant ainsi, dans le cadre de sa mission d’université socialement responsable.
Le cycle de grandes conférences de l’Université Cadi Ayyad « les Tribunes de Marrakech », lancé en 2014-2015, s’est imposé comme un espace d’échange et de dialogue dans la ville ocre. Il exprime la volonté de l’UCA à participer au rayonnement culturel de la ville et à promouvoir le rôle de l’Université en tant qu’« éclaireur public ».
Lors de la première édition de ce cycle, l’Université a eu l’honneur et le plaisir d’accueillir à Marrakech des personnalités de renommée internationale. Ainsi, Edgar Morin, Tzvetan Todov, Alain Touraine, Driss Yazami, Gilles Kepel, Fédérico Mayor, Abdellah Saef étaient parmi les invités des « Tribunes ». Les conférences programmées dans le cadre de ce cycle avaient porté sur des questions et des thématiques au cœur de l’actualité politique, économique et sociale. La première édition avait attiré, au fil de ses douze conférences, un public curieux et passionné, composé d’intellectuels, de professeurs chercheurs, d’étudiants, d’experts et de néophytes.