Maglor - Lors de son sommet à Bruxelles, le Conseil européen a réaffirmé son engagement à maintenir et renforcer son partenariat stratégique avec le Maroc. Ce soutien unanime des dirigeants européens survient dans un contexte marqué par la décision récente de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) concernant les accords de pêche et d'agriculture avec le Royaume, et les tensions géopolitiques autour de la question du Sahara occidental.
Une coopération essentielle
Le Conseil européen, qui réunit les chefs d'État et de gouvernement des 27 pays membres de l'Union européenne, a mis l'accent sur l'importance de préserver des relations étroites avec le Maroc. Dans une déclaration unanime, les dirigeants ont exprimé leur volonté de continuer à développer des partenariats dans les domaines économique, sécuritaire et migratoire. Cette déclaration reflète la reconnaissance par l'UE de la position clé du Maroc en tant que partenaire dans la région, en particulier dans les secteurs de la gestion des flux migratoires et de la lutte contre le terrorisme.
Un rejet catégorique de la partition du Sahara occidental
En parallèle, la question du Sahara occidental, source de tensions entre le Maroc et le Front Polisario, a pris une nouvelle dimension cette semaine. Un projet de "partition" du territoire a été soumis au Conseil de sécurité de l'ONU, mais a été catégoriquement rejeté par les indépendantistes sahraouis. Le Maroc, soutenu par plusieurs partenaires internationaux, continue de défendre son plan d'autonomie comme la seule solution viable à ce conflit vieux de plusieurs décennies. Le soutien renouvelé de l'UE au Royaume vient ainsi renforcer la position marocaine sur cette question sensible.
L’UE face à la décision de la CJUE
La décision de la CJUE de remettre en question les accords de pêche et d’agriculture entre le Maroc et l’UE a soulevé une vive controverse. Toutefois, les dirigeants européens se sont rapidement alignés sur une position favorable au maintien de ces accords, réaffirmant la prééminence des relations bilatérales avec Rabat. Dans une déclaration conjointe, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Haut représentant de l'UE, Josep Borrell, ont souligné que les traités internationaux, y compris ceux avec le Maroc, seraient respectés selon le principe de "pacta sunt servanda" (les accords doivent être respectés).
Cette prise de position collective a été perçue comme un camouflet pour l’Algérie, qui avait tenté de faire pression sur certains pays européens en convoquant leurs ambassadeurs. Selon plusieurs analystes, cette décision marque une étape importante dans la consolidation du partenariat UE-Maroc, malgré les tentatives de déstabilisation régionales.
Un partenariat qui transcende les tensions
Abdelfattah Balaamchi, professeur de relations internationales à l'université Cadi Ayyad, a déclaré à Hespress que cette décision du Conseil européen isole la CJUE et renforce la nature stratégique du partenariat avec le Maroc. Il a également souligné que, pour l'UE, maintenir des relations fortes avec Rabat sert avant tout ses propres intérêts, en particulier dans un contexte où la stabilité de la région méditerranéenne est cruciale.
De son côté, Berrak Abdesslam Chadi, expert en gestion des crises, estime que la position de l'UE constitue un revers majeur pour l’Algérie et le Front Polisario, qui ont cherché à nuire aux intérêts du Maroc. "La décision du Conseil européen met fin aux machinations visant le Royaume et réaffirme la justesse de la position marocaine", a-t-il expliqué.
Une coopération renforcée
Dans ce contexte, les dirigeants européens semblent déterminés à approfondir leur coopération avec le Maroc, malgré les pressions externes. Ce partenariat repose sur des intérêts stratégiques communs, tels que la gestion des migrations, la sécurité régionale et les échanges économiques. Il témoigne de la place centrale qu’occupe le Royaume dans la politique extérieure de l’Union européenne, à un moment où les équilibres géopolitiques sont en pleine mutation.
Avec ce soutien renouvelé, le Maroc consolide sa position en tant qu'acteur clé au sein de l'espace euro-méditerranéen, face à un voisinage parfois hostile. Le partenariat stratégique entre Rabat et Bruxelles, désormais réaffirmé, devrait continuer à se renforcer dans les années à venir.