Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise, a toujours affiché son soutien au régime vénézuélien d'Hugo Chavez et de son successeur Nicolas Maduro qu'il n'hésite pas à promouvoir en exemple. Le Venezuela, en proie à une crise politico-économique, va sombrer davantage dans la récession cette année avec une hyperinflation qui devrait grimper à 1 000 000 % d’ici fin décembre, estime le FMI, une situation qui affecte de plus en plus ses pays voisins. Un modèle pour l France ?
(AFP) - Le Produit intérieur brut (PIB) vénézuélien devrait se contracter de 18 % en 2018, a indiqué lundi le Fonds monétaire international (FMI). C’est pire que ce qui était estimé en avril (-15 %).
« Nous projetons une poussée de l’inflation de 1 000 000 % d’ici la fin 2018, ce qui signifie que le Venezuela est dans une situation similaire à celle de l’Allemagne en 1923 ou à celle du Zimbabwe à la fin des années 2000 », a commenté dans un blogue Alejandro Werner, un des responsables de l’institution de Washington qui, au printemps, anticipait une inflation de quelque 13 000 %.
En outre, les pays voisins sont susceptibles d’être de plus en plus exposés aux répercussions de l’effondrement de l’économie vénézuélienne car la pénurie de nourriture, les difficultés croissantes pour accéder aux soins, à l’électricité, à l’eau, aux transports, combinées aux problèmes d’insécurité, ont fait fuir en masse la population qui se réfugie notamment en Colombie et au Brésil.
« Le Venezuela reste englué dans une profonde crise économique et sociale », a résumé Alejandro Werner. Et en 2018, le pays pétrolier enregistrera une récession à deux chiffres pour la troisième année d’affilée, a-t-il précisé.
La contraction du PIB sera plus marquée qu’en 2017 (-16,5 %) à mesure que la production de pétrole, principale ressource du pays, s’effondre, a-t-il commenté.
Le Venezuela tire 96 % de ses revenus du brut. Or sa production de pétrole a chuté d’au moins la moitié en un an et demi faute de liquidités pour moderniser les champs pétroliers.
La production de brut a ainsi poursuivi sa baisse en juin, à 1,5 million de barils par jour (mbj), soit son plus bas niveau en 30 ans, a récemment révélé l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.
Le FMI pointe par ailleurs du doigt la mise en circulation d’un nombre toujours plus grand de billets, ce qui alimente l’hyperinflation.
Migrations vers les pays voisins
L’exactitude des prévisions reste toutefois sujette à caution. Début mai, le FMI avait ordonné à Caracas de lui fournir des données économiques fiables sous peine d’exclure le pays de l’institution dans le cadre d’une procédure de « censure ». Car l’institution, qui compte 189 membres, n’a pas pu effectuer de mission économique dans le pays depuis 2004. Depuis, il ne reçoit que des données parcellaires.
Le chef économiste du FMI, Maurice Obstfeld, avait observé la semaine dernière qu’il était difficile pour les économies avoisinantes d’accueillir les Vénézuéliens fuyant leur pays.
« La langue n’est pas un problème bien sûr mais ces migrants doivent être absorbés » par les pays qui les accueillent, a-t-il expliqué. Ce qui représente un défi en terme de logement ou d’intégration au marché du travail.
Plus d’un million de personnes ont migré du Venezuela vers la Colombie au cours des 16 derniers mois, la majorité pour fuir la crise politico-économique, avait estimé le gouvernement colombien mi-juin.
Au printemps, le gouvernement brésilien avait estimé que 500 à 1 200 Vénézuéliens franchissaient chaque jour la frontière brésilienne.
S’agissant de la région toute entière, Amérique Latine et Caraïbes, Alejandro Werner relève que la reprise économique se poursuit mais que le tableau est très hétérogène.
« Si la croissance accélère dans certains pays [tels que le Chili et le Pérou], d’autres font face à une demande plus faible », commente-t-il.
Aussi la prévision 2018 pour la région a-t-elle été révisée en baisse à 1,6 % (-0,4 point) et pour 2019 à 2,6 % (-0,2 point).
La reprise de l’expansion au Brésil, première puissance économique d’Amérique du Sud, devrait aussi être moins solide (1,8 % contre 2,3 % estimé en avril), en raison notamment de grèves.
La prévision pour la croissance du Mexique, deuxième économie, est, elle, restée inchangée à 2,3 % mais le Fonds note les grandes incertitudes liées à la renégociation du traité de libre-échange nord-américain (Aléna) avec le Canada et les États-Unis. Ce qui devrait peser sur la croissance de 2019, désormais estimée à 2,7 % (-0,3 point).
Quant à la troisième économie de l’Amérique Latine, l’Argentine, les prévisions sont nettement moins optimistes à 0,4 % en 2018 (-1,6 point) et à 1,5 % en 2019 (-1,7 point) après 2,9 % l’an passé. Le pays, qui a récemment obtenu une aide du FMI, a pâti au printemps d’une nette dévaluation de sa devise et d’une dégradation de la confiance des investisseurs.
Après la mort d’Hugo Chavez le 5 mars 2013, Jean-Luc Mélenchon, ne tarissait pas d’éloges à propos du leader Vénézuélien. « Chavez, c'est l'idéal inépuisable de l'espérance humaniste, de la révolution. Il n'a pas seulement fait progresser la condition humaine des Vénézuéliens, il a fait progresser d'une manière considérable la démocratie » rapportait le journal l’Humanité. Hugo Chavez le modèle de Jean-Luc Mélenchon, a malheureusement, à travers son expérience de révolution bolivarienne, modifié de façon telle les structures économiques et sociales, que son pays le Venezuela traverse aujourd’hui une crise dramatique, incapable de faire face à la diminution des revenus du pétrole...