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Le moustique-tigre passe à l’attaque : 42 départements en alerte

La direction générale de la Santé a recensé le moustique-tigre dans 42 départements, le double d'il y a deux ans. Si l'insecte, très surveillé entre mai et novembre à cause des maladies qu'il véhicule, colonise une large partie de la moitié sud de la France, il remonte assez rapidement vers le nord.

Le moustique-tigre est arrivé en 2004 dans les Alpes-Maritimes, dans une cargaison de pneus d'occasion. Cet insecte, qui peut transmettre le chikunguya, la dengue ou le zika, des virus très sensibles, prend l'autoroute, figurez-vous, pour voyager. Les spécialistes ont en effet constaté qu'il s'introduit dans les véhicules et colonise ensuite les aires de stationnement où camions et voitures s'arrêtent quelques instants, gagnant ainsi peu à peu du terrain.

Si l'insecte fait de nouveau parler de lui, c'est parce depuis quelques semaines, les conditions sont réunies pour que l'éclosion de ces moustiques commence. 

"L'éclosion a démarré juste après la vague de chaleur qu'on l'a eue la semaine dernière", confirme Stéphane Robert, président de Vigilance moustique : "Suite à toutes ces semaines de pluie et à un hiver très doux, on a a priori le bon cocktail pour avoir une saison des moustiques qui démarre bien."

Difficile de s'en débarrasser

Aedes Albopictus, de son petit nom latin, est plus petit qu'un moustique commun, il se reconnait à ses rayures noires et blanches sur le corps et les pattes. 

Si la vigilance de tous est recommandée, c'est parce qu'il est très difficile de se débarrasser du moustique-tigre, une fois qu'il s'est implanté dans un endroit.

"Le gouvernement et les organismes publics ne peuvent pas aller voir dans votre jardin, sur votre terrasse ou dans votre gouttière si le moustique-tigre s'est installé, rappelle Stéphane Robert : "C'est à vous, à chaque citoyen de faire cette vérification, n'importe où, sous une soucoupe, dans un pneu, un vieux jouet abandonné au bout du jardin... Il suffit qu'il y ait une petite cavité dans laquelle un peau d'eau pluie stagne et ça suffit pour qu'un moustique aille y pondre ses œufs."

Les particuliers sont d'ailleurs invités à aider à la localisation des insectes en envoyant une photo sur vigilance-moustiques.com, ce qui permet à la veille sanitaire de progresser.

Pas d'inquiétude déraisonnable à avoir en revanche sur la dangerosité de ces petites bêtes : pour véhiculer les virus de la dengue, du chikungunya ou le zika, ce moustique-tigre doit évidemment aspirer le sang d'une personne contaminée, ce qui est rare en métropole.


Heureux à la ville comme à la mer, dans un climat tempéré comme tropical, il s’adapte, résiste. Et prend ses aises. «L’Aedes albopictus», dit moustique-tigre, se trouve désormais présent dans 42 départements de métropole, un chiffre qui a doublé ces deux dernières années. Sa capacité à transmettre le chikungunya, la dengue ou le Zika en fait «une cible de surveillance prioritaire durant sa période d’activité du 1er mai au 30 novembre», souligne la direction générale de la santé (DGS) qui appelle à la vigilance. Le plan de lutte contre cet insecte vrombissant, à rayures noires et blanches, est lancé. Mission : ralentir sa progression dans les départements et limiter le risque d’importation des virus «dans un contexte d’épidémie de dengue sur l’île de la Réunion et d’échanges réguliers entre ce territoire ultra-marin et la métropole», alerte la DGS. Les signes évocateurs ? Douleurs musculaires, maux de tête, éruption cutanée…

Une espèce très résistante. Ne vous fiez pas à sa silhouette minuscule et son allure pataude. Le moustique-tigre, qui mesure à peine quelques millimètres, «vole dans un périmètre limité à quelques dizaines de mètres autour de son lieu de naissance», raconte Stéphane Robert, président du site d’information Vigilance-moustiques. Mais il adore la voiture, les camions et les porte-conteneurs. C’est donc, tout simplement, par bateau que cette bestiole vrombissante est arrivée du sud-est asiatique et qu’il a été identifié la première fois en France, en 2004 à Menton, dans les Alpes-Maritimes. Avec un risque d’une chaîne de contamination. Si la femelle pique un voyageur, de retour en métropole, qui a attrapé le chikungunya, la dengue ou le Zika, il aspire alors le virus qu’il transmettra à d’autres hommes. Ainsi, 11 cas dits «autochtones» ont été signalés pour la dengue dans l’Hérault en 2014, 7 dans le Gard en 2015 et 17 cas de chikungunya dans le Var l’an dernier. Aujourd’hui, ce petite moustique rayé est présent dans la moitié Sud de la France mais aussi dans l’Aisne, le Val-de-Marne ou les Hauts-de-Seine.

«Je couvre, je jette, je vide». Pour l’éviter, il faut supprimer les eaux stagnantes chez soi, changer l’eau des vases et les soucoupes des pots de fleurs plusieurs fois par semaine, voire selon la direction générale de la santé, les enlever ou les remplir de sable. Attention aussi à vérifier le bon écoulement des gouttières, protéger les espaces d’eau, piscines, puits… «Il suffit au moustique tigre d’un bouchon de bouteille au fond d’un jardin pour pondre», prévient Stéphane Robert. L’été, utilisez aussi des répulsifs, «privilégiez ceux qui contiennent de l’icaridine ou de IR 3535». Très résistant, il hiberne et survit sans embûche au froid sans forme de larves. Même sans eau…

Et si on en voit un ? Dénoncez-le ! Vous pensez identifier le coupable dans votre salon, prenez-le en photo ou conservez-le en bon état et rendez-vous sur le portail officiel www.signalement-moustique.fr ou sur l’application mobile gratuite IMoustique. Un moyen pour les autorités sanitaires de suivre à la trace. Selon Stéphane Robert, il s’agit d’un «acte citoyen».

Source : Le Parisien


En savoir plus

La DGS préconise d'enlever les soucoupes des pots de fleurs ou les remplir de sable, de changer l'eau des vases plusieurs fois par semaine ou de mettre à l'abri de la pluie tout objet pouvant se remplir d'eau.
Un portail en ligne (www.signalement-moustique.fr) permet de signaler les moustiques tigres.

Attention à l'eau stagnante. Car le moustique tigre a des facilités pour se reproduire. "Une femelle peut pondre ses œufs dans quelques millimètres d'eau stagnante seulement", avertit le président de "Vigilance moustique". "Il peut donc se reproduire dans n'importe quelle cavité, dans une soucoupe sous un pot de fleurs, un objet oublié dans le jardin". "Mais surtout, le moustique tigre est un passager clandestin : il emprunte les moyens de transport comme les camions, et les porte-conteneurs", ajoute-t-il.

Des vêtements longs, amples et clairs. Pour se prémunir des piqûres, il faut "appliquer des lotions corporelles et porter des vêtements longs, amples et clairs". En revanche, pour les bébés de moins de six mois, "l'idéal est la moustiquaire", indique Stéphane Robert. "Parce qu'on ne peut pas mettre des lotions anti-moustique sur la peau des nouveaux nés, les produits sont un peu dangereux". 

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