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Marine Le Pen et le RN "roulent" pour Poutine et sa Russie

Marine Le Pen et le RN "roulent" pour Poutine et sa Russie

Le rapport d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères a fuité quelques jours avant sa publication, ce jeudi 1er juin 2023. Le Rassemblement national est visé pour être devenu « la courroie de transmission efficace » du discours russe, et ce particulièrement depuis 2011 lorsque Marine Le Pen est devenue présidente du Front national.

(AFP) - Un rapport d’enquête parlementaire accable le Rassemblement national en soulignant ses liens « privilégiés » avec la Russie. Mediapart  révèle ce jeudi 1er juin 2023, cinq jours avant sa publication, plusieurs éléments du rapport adopté par la commission d’enquête relative aux ingérences étrangères, pourtant à l’initiative du parti d’extrême droite et présidée par Jean-Philippe Tanguy.

Le rapport, rédigé par la députée Renaissance Constance Le Grip, voté par 11 voix pour et cinq contre, fait état d’une forte connivence entre la Russie et le RN, développée et accélérée à partir du moment où Marine Le Pen a succédé à son père Jean-Marie à la tête du Front national, depuis renommé Rassemblement national.

« Alignement total sur le discours russe »

« Le rapport estime que le parti est devenu la « courroie de transmission efficace » du discours officiel russe. « Cet alignement total sur le discours russe laisse songeur »», peut-on lire dans un extrait cité par Mediapart. Un alignement pro-russe, notamment à propos de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, année durant laquelle le parti a obtenu un prêt russe de 9 millions d’euros. En 2017, peu avant le premier tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen avait obtenu un rendez-vous avec Vladimir Poutine.

« Le rapport note que si l’influence qu’exerce la Russie sur la vie politique française touche des personnalités de différents bords politiques, une relation « privilégiée » a lié les autorités russes et le Front national, devenu Rassemblement national », cite Mediapart.

Selon le rapport, la Russie est de fait la puissance étrangère qui présente le plus de risques en matière de tentatives d’ingérence en France, devant la Chine. Aussi, le travail d’enquête parlementaire révèle que cette ingérence peut se matérialiser sous différents aspects : des responsables politiques, en particulier au RN, sont approchés par des responsables russes, en particulier au Parlement européen. Le rapport fait état de visites d’élus FN/RN en Russie mais aussi en Crimée ou dans le Donbass.

« Ce rapprochement se matérialise aussi par des votes au Parlement européen des élus RN (détaillés dans le rapport) qui « s’alignent systématiquement sur l’intérêt du régime russe »», estime le rapport.

Le rapport remarque également le « virage » procédé par le nouveau président du RN Jordan Bardella, depuis la guerre d’invasion russe en Ukraine, en prenant ses distances avec le pays dirigé par Vladimir Poutine.

Marine Le Pen dénonce un « procès politique »

Marine Le Pen, qui avait été auditionnée par la commission d’enquête le 24 mai, a réagi ce mercredi en dénonçant un rapport « malhonnête et tout à fait politisé », citée par l’AFP« Il n’y a rien, en fait », a-t-elle assuré, dénonçant « un procès politique » lors d’une conférence de presse dans le nord de la France.

Quelques jours auparavant, François Fillon avait également été auditionné, en lien avec ses postes dans les conseils d’administration de deux entreprises russes, après son retrait de la vie politique en 2017. L’ancien Premier ministre avait notamment déclaré : « Si j’ai envie de vendre des rillettes sur la place Rouge, je vendrai des rillettes sur la place Rouge. »

Après la fuite des extraits du rapport, le député EELV Julien Bayou a évoqué « un fiasco » qui « revient dans les dents » du RN. « La commission accable le clan Le Pen : ce n’est que justice pour ces patriotes de salon, complices des ennemis de la République », a pour sa part commenté son collègue Renaissance Sacha Houlié.

Un faisceau d'indices

Le président macroniste de la commission des Lois à l'Assemblée nationale, Sacha Houlié, a accusé vendredi les élus du RN d'avoir toujours été des "porte-parole zélés (de la Russie) contre les intérêts de la France".

"Il y a un système dans lequel le Rassemblement national s'est fait le porte-parole de la Russie de Poutine en France", a estimé le député Renaissance sur France 2, au lendemain de fuites d'un rapport parlementaire sur les ingérences étrangères.

"La réalité des faits, c'est que les élus du Rassemblement national à l'Assemblée nationale, au Parlement européen, ont toujours été des porte-parole zélés contre les intérêts de la France, c'est ça la chose la plus pertinente dans ce rapport", a-t-il ajouté.

Une "courroie de transmission" de la Russie: le Front national (FN) devenu Rassemblement national (RN) a de nouveau été pointé du doigt jeudi pour ses liens avec le Kremlin, dans un rapport parlementaire. Des extraits de ce rapport de la commission d'enquête sur les ingérences étrangères, rédigé par la députée Renaissance Constance Le Grip, ont fuité sur RMC et Mediapart.

La députée macroniste y insiste sur "l'alignement" du FN sur le "discours russe" au moment de "l'annexion illégale" de la Crimée en 2014, année pendant laquelle le parti contractait un prêt auprès d'une banque tchéco-russe.

Le RN avait lui-même lancé cette commission d'enquête, précisément pour tenter de couper court aux accusations régulières de proximité avec la Russie.

Lors d'une conférence de presse jeudi dans le Pas-de-Calais, Marine Le Pen a balayé les conclusions de Constance Le Grip, dénonçant "un procès politique". "Il n'y a rien, en fait", a-t-elle poursuivi, estimant que le rapport était "à l'image de la rapporteure, c'est-à-dire sectaire, malhonnête et tout à fait politisé".

"Je récuse tout à fait ces accusations", a répondu vendredi sur Sud Radio Mme Le Grip. "J'ai essayé de rendre compte fidèlement de l'intégralité des sujets que nous avons eu à traiter, de l'intégralité des auditions que nous avons eu à connaître. Les ingérences étrangères sont une vraie menace pour notre démocratie".

"Il y a un faisceau de faits concomitants, concordants, entre des prises de position hyper favorables au discours du Kremlin et l'obtention de prêts et tout cela est réitéré", a-t-elle expliqué.

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