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Ramadan/Santé : Diabète et hypertension, quelques conseils

À l’occasion du mois sacré pour les communautés musulmanes, le ministère de la Santé du Liban a publié des recommandations pour mieux accompagner les patients. Maglor vous les présente.

Nombreuses sont les personnes  diabétiques ou hypertendues qui insistent à observer le jeûne du ramadan, malgré les mises en garde des médecins, ce qui constitue un grand défi pour ces derniers. En fait, les longues et chaudes journées de jeûne, qui s’étalent cette année sur près de quinze heures, ne sont pas dépourvues de risques de santé pour ces patients. Afin de mieux les accompagner durant ce mois sacré et pour éviter les complications liées à la maladie, le ministère de la Santé, en coopération avec des experts en endocrinologie, a publié des recommandations pour leur permettre de passer le cap en toute sécurité.

En cas d’hypertension artérielle

Les études ont montré qu’une personne affichant une hypertension artérielle peut observer le jeûne du ramadan à condition de consulter son médecin traitant pour s’assurer que son état de santé le permet et pour un meilleur contrôle de l’hypertension, d’autant qu’une modification des horaires de prise de médicaments sera nécessaire et parfois même un ajustement des doses selon le cas de chaque patient.

– Sont interdits de pratiquer le jeûne du ramadan les enfants, les personnes âgées, la femme enceinte et allaitante, les personnes souffrant d’une insuffisance rénale chronique, celles qui ont reçu une transplantation rénale ou qui sont sous dialyse.
– Boire beaucoup d’eau et de jus naturels, sans sucres ajoutés, entre l’iftar et le souhour (repas pris avant l’aube) pour éviter de ressentir la soif et d’être déshydraté.
– Consommer beaucoup de légumes et de fruits riches en potassium, ce minéral aidant à maintenir une pression artérielle normale, sauf avis médical contraire.
– Éviter les aliments riches en matières grasses et en sel.
– Favoriser les poissons riches en oméga-3, des graisses qui contribuent à la diminution de l’agrégation des plaquettes sanguines, ce qui réduit le risque de formation de caillots.
– Consommer des produits laitiers riches en calcium, qui est essentiel pour la minéralisation des os.
– Ne pas rajouter du sel à son alimentation, ce condiment contribuant à une élévation de l’hypertension artérielle et donnant soif.
– Mesurer sa tension artérielle régulièrement et faire attention au moindre symptôme pouvant indiquer une élévation de la tension, comme un vertige, un manque de concentration ou une migraine. Dans ces cas, il faut consulter son médecin.
– Marcher de manière régulière, cet exercice aidant à réguler la tension.
– Profiter du mois sacré pour arrêter de fumer, la cigarette augmentant le risque d’infarctus et d’AVC (accident vasculaire cérébral).
– Considérer que ce mois sacré est une occasion en or pour perdre du poids et contrôler son hypertension.

En cas de diabète

L’islam exempte les personnes diabétiques du jeûne. Toutefois, les études internationales ont montré que près de 54 % des musulmans souffrant d’un diabète de type 1 et près de 86 % de ceux souffrant de diabète de type 2 pratiquent le jeûne du ramadan. Or cela n’est pas dépourvu de risques. Le changement des habitudes alimentaires et des horaires de prise des médicaments peut entraîner des complications, notamment une hypoglycémie et souvent une hyperglycémie (en cas de diabète de type 1), une acidocétose (un coma suite à une hyperglycémie sévère non traitée) et une déshydratation. Aussi, les personnes diabétiques doivent absolument consulter leur médecin avant d’entamer le jeûne.

– Les personnes à haut risque doivent s’abstenir de jeûner. Il s’agit notamment des diabétiques de type 1, des diabétiques qui ont des épisodes récurrents d’hypoglycémie, des personnes dont le diabète est associé à une hypercholestérolémie et/ou une hypertension, des femmes enceintes, des diabétiques présentant une insuffisance rénale, des personnes diabétiques ayant des complications cardiaques ou ayant eu un AVC.
– La personne diabétique doit impérativement rompre son jeûne au cas où le taux de sucre dans le sang serait inférieur à 60 mg/dl ou supérieur à 300 mg/dl.
– Une hypoglycémie se traduit notamment par une faim, un mal de tête et un vertige, une somnolence, des sueurs froides, des palpitations, un tremblement des mains, une irritabilité et une incapacité à se concentrer.
– Mesurer fréquemment son taux de sucre dans le sang.
– Continuer à exercer une activité physique. 

Sur le plan nutritionnel, il est conseillé de :
– respecter le régime alimentaire prescrit par le médecin traitant ;
– manger modérément ;
– éviter les matières grasses qui augmentent le taux de graisses dans le sang ainsi que les aliments qui contribuent à élever lle taux de glycémie ;
– boire beaucoup d’eau (au moins deux litres) entre l’iftar et l’imsak (la prière de l’aube), et éviter les boissons sucrées ;
– prendre le repas du souhour le plus tard possible ;
– maintenir son activité physique, à condition de faire du sport une heure après l’iftar et non durant les heures de jeûne.

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