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Selon Macron, l'Algérie se « déshonore » en ne libérant pas l'écrivain Boualem Sansal

Macron-Selsal

Maglor - L’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en novembre à Alger provoque une nouvelle onde de choc dans les relations déjà tendues entre la France et l’Algérie. Gravement malade, le célèbre auteur de 2084 : la fin du monde est détenu sous l’accusation d’« actes terroristes ou subversifs », selon l’article 87 bis du code pénal algérien. Sa situation suscite une vive réaction du président français Emmanuel Macron, qui a déclaré lundi que l’Algérie se «déshonorait» en refusant de libérer cet intellectuel.

Un écrivain sous pression

Boualem Sansal, connu pour ses critiques acerbes des autorités algériennes et ses écrits en faveur de la liberté d’expression, a été arrêté à la suite de ses propos controversés sur le Sahara occidental. Dans une interview accordée au média français Frontières, il aurait soutenu la position marocaine selon laquelle le territoire algérien aurait été artificiellement agrandi sous la colonisation française. Ces déclarations ont déclenché la colère d’Alger, qui l’accuse de porter atteinte à la sûreté de l’État.

Pour Emmanuel Macron, cette arrestation est « totalement arbitraire ». Lors d’une intervention devant les ambassadeurs français, il a appelé à la libération immédiate de ce qu’il a qualifié de « combattant de la liberté ». Il a aussi critiqué le traitement infligé à un homme éprouvé par la maladie, affirmant que cette situation « déshonore » l’Algérie.

Une crise diplomatique exacerbée

Cette affaire intervient dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Paris et Alger. En juillet, Emmanuel Macron a pris la décision de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, un territoire disputé entre le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie. Ce geste a été perçu comme une provocation par Alger, exacerbant des relations déjà fragiles.

Pour le président algérien Abdelmadjid Tebboune, Boualem Sansal n’est rien d’autre qu’un « imposteur », envoyé par la France pour déstabiliser l’Algérie. Ce type de rhétorique, fréquemment employé par Alger dans ses conflits diplomatiques, révèle la profondeur de la méfiance entre les deux nations.

Un symbole de la liberté muselée

L’arrestation de Boualem Sansal est un nouveau signal d’alarme concernant la liberté d’expression en Algérie. Dans un pays où les critiques envers le pouvoir sont régulièrement réprimées, cette affaire met en lumière les pressions exercées sur les intellectuels et les journalistes.

De son côté, Emmanuel Macron semble utiliser cette affaire pour réaffirmer son attachement à la liberté d’opinion et aux droits humains. Cependant, certains analystes y voient également une tentative de redorer son image auprès de l’électorat français, en présentant Paris comme le défenseur des valeurs universelles face à un régime autoritaire.

Un avenir incertain

Alors que la France et l’Algérie tentent périodiquement de renforcer leur coopération, cette crise ne fait que creuser le fossé entre les deux pays. Pour Boualem Sansal, l’issue reste incertaine. Les appels internationaux à sa libération, bien que nombreux, se heurtent à la fermeté d’Alger.

Cette affaire est bien plus qu’une simple dispute diplomatique. Elle symbolise les tensions profondes liées à l’histoire, à la liberté et à la politique dans une région où ces notions restent au cœur des luttes contemporaines.

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