Maglor - La transition vers la dématérialisation des démarches pour l'obtention ou le renouvellement du titre de séjour en France a été loin d'être fluide. Cette nouvelle procédure suscite en effet une frustration généralisée parmi de nombreuses associations et demandeurs, confrontés à des délais de traitement rallongés et à des difficultés croissantes pour obtenir des rendez-vous.
L'une des mesures centrales de la réforme administrative en France consiste à généraliser la numérisation des démarches et à supprimer l'accueil physique en préfecture, sauf pour les cas de vulnérabilité ou d'urgence. Désormais, les demandes de titre de séjour doivent être soumises exclusivement en ligne, ce qui pose des problèmes pour les personnes ayant peu ou pas d'accès à internet, ainsi que pour celles rencontrant des difficultés avec les outils informatiques.
Par ailleurs, les délais de traitement des dossiers se sont considérablement allongés, plongeant les demandeurs dans une incertitude préoccupante. Cette situation est particulièrement problématique pour ceux dont le titre de séjour est sur le point d'expirer, car ils risquent de se retrouver en situation irrégulière, avec toutes les conséquences que cela entraîne.
La dématérialisation des démarches s'est révélée être un obstacle plutôt qu'une facilité pour de nombreux demandeurs. La complexité des plateformes en ligne, les problèmes techniques fréquents et le manque de soutien adéquat font que beaucoup se retrouvent dans l'incapacité de finaliser leur demande. Cette situation est particulièrement difficile pour les personnes les plus vulnérables, telles que les personnes âgées, les analphabètes ou les personnes en situation de handicap, qui se voient ainsi privées d'un accès équitable aux services publics, violant ainsi les principes fondamentaux d'égalité et de non-discrimination.
Les conséquences des retards dans l'obtention ou le renouvellement du titre de séjour sont graves et impactent considérablement la vie quotidienne des demandeurs. Ils risquent notamment de se voir refuser l'accès à l'emploi, au logement, aux soins de santé ou à l'éducation. Face à ces difficultés, de nombreuses associations de soutien aux migrants et aux réfugiés se mobilisent pour dénoncer les dysfonctionnements du système et exiger des mesures concrètes pour améliorer la situation.
Ces associations réclament notamment le rétablissement de l'accueil physique en préfecture, la simplification des procédures en ligne et la mise en place d'un accompagnement adéquat pour les personnes rencontrant des difficultés numériques. Florence Nègre, présidente de l'association "Jamais sans toit Aveyron", qui accompagne une vingtaine de familles dans cette situation, déplore une détérioration de la situation. Sans titre de séjour, ces familles se trouvent en grande précarité, privées d'accès à l'emploi, au logement, aux soins de santé et à l'éducation, ce qui pèse lourdement sur leur santé mentale.