La France va instaurer une quarantaine obligatoire de dix jours pour les voyageurs en provenance de plusieurs pays face à l’inquiétude sur les variants du Covid-19, a annoncé Matignon samedi.
(AFP) - Les voyageurs en provenance du Brésil, d’Argentine, du Chili et d’Afrique du Sud seront contraints à une quarantaine de dix jours à leur arrivée en France, avec des restrictions des horaires de sortie et un renforcement des amendes. Les vols avec ces trois derniers pays sont maintenus, alors que Paris avait annoncé dès mardi la suspension des liaisons aériennes avec le Brésil pour limiter la propagation d’un variant local, baptisé P1, réputé plus contagieux et dangereux. Cette suspension sera prorogée jusqu’au vendredi 23 avril inclus.
"Un système de vérification sera mis en place, avant l'embarquement puis à l'arrivée, de l'existence d'un lieu de quarantaine adapté aux exigences sanitaires et des contrôles du respect de la quarantaine seront effectués au domicile par la police ou la gendarmerie nationales, accompagnés d'un renforcement des amendes en cas de non-respect de l'isolement", a précisé Matignon.
En outre, pour les personnes arrivant de ces quatre pays, et à compter du samedi 24 avril, la liste des motifs et des catégories de personnes autorisées à venir en France sera restreinte, pour l'essentiel, aux seuls ressortissants nationaux, leurs conjoints et enfants, et aux ressortissants de l'Union européenne ou d'un pays tiers ayant leur résidence principale en France.
Légère baisse des patients en réanimationCette mesure, qui sera progressivement mise en œuvre jusqu’à sa pleine entrée en vigueur samedi 24 avril, s’appliquera également aux voyageurs en provenance de Guyane et des tests antigéniques systématiques seront mis en place à l’arrivée pour les trajets de la Guyane vers les Antilles. « Un système de vérification sera mis en place, avant l’embarquement puis à l’arrivée, de l’existence d’un lieu de quarantaine adapté aux exigences sanitaires et des contrôles du respect de la quarantaine seront effectués au domicile par la police ou la gendarmerie nationale, accompagnés d’un renforcement des amendes en cas de non-respect de l’isolement », a précisé Matignon.
Si la barre symbolique des 100.000 morts a été franchie jeudi en France, le nombre de malades hospitalisées en réanimation est redescendu à moins de 5.900 personnes samedi. 12,5 millions de personnes ont déjà reçu une première dose de vaccin samedi, soit 18,6 % de la population et 4,5 millions de personnes en ont reçu une seconde.
De nombreux centres de vaccination ont pourtant du mal à trouver leur public, alors que s’est ouverte samedi la campagne de vaccination pour les professionnels exposés, comme les enseignants, surveillants de prison, policiers et gendarmes de plus de 55 ans. Seulement 80 personnes ont été vaccinées samedi au centre de vaccination contre le Covid-19 des Halles de Tours (Indre-et-Loire), alors que six fois plus de personnes étaient attendues. Un lancement timide, notamment lié à une officialisation tardive de l’ouverture, a été aussi constaté au centre de vaccination de Parthenay (Deux-Sèvres), où étaient conviés les professionnels de plus de 55 ans.
À l’international, la situation sanitaire varie énormément selon les pays. Alors qu’Israël a levé dimanche l’obligation du port du masque à l’extérieur et a rouvert en totalité les écoles, l’Allemagne, durement frappée par la troisième vague, a rendu le même jour un hommage national aux 80.000 morts du Covid.
Un pass sanitaire en juin
Le commissaire européen Thierry Breton a indiqué dimanche sur BFM TV que le pass sanitaire allait être lancé d’ici à la « mi-juin, fin juin au plus tard » en Europe. L’application française de traçage des malades du Covid-19 TousAntiCovid va intégrer un carnet permettant de prouver le résultat positif ou négatif d’un test de détection du virus, puis certifier l’état vaccinal, a annoncé dimanche le gouvernement. Le dispositif doit être présenté lundi et l’expérimentation débutera dans les prochains jours.