Après la consultation publique qui a eu lieu cet été, et des réclamations persistantes de certains états, la Commission européenne a proposé à ses membres de mettre au fin au rituel changement d'heure, été et hiver.
(AFP) - «Nous allons décider cela aujourd'hui» au sein de l'exécutif européen, déclaré M. Juncker à la chaîne de télévision allemande ZDF, indiquant que l'idée serait de rester en permanence à l'heure d'été. En fait, la décision positive a été prise aussitôt après la publication de cet article.
«Nous avons réalisé une consultation publique» sur le sujet entre début juillet et mi-août, «des millions de personnes ont répondu et sont d'avis qu'à l'avenir c'est l'heure d'été qui devrait être tout le temps la règle, et nous allons réaliser cela», a ajouté le président de la Commission.
«Lorsque l'on consulte les citoyens sur quelque chose il convient aussi ensuite de faire ce qu'ils souhaitent», a-t-il ajouté.
La décision finale devra toutefois être prise par le Parlement européen, qui dans le passé s'était déjà dit plutôt favorable à la fin du changement d'heure, et aux États de l'Union européenne.
Le changement entre heure d'été et d'hiver, introduit en Europe à l'origine pour réaliser des économies d'énergie, suscite une controverse permanente depuis des années. Ses détracteurs mettent en avant notamment les perturbations physiologiques que cela entraînerait.
Avancer ou reculer sa montre ? Vous n’aurez peut-être plus à vous poser la question existentielle si les Etats membres de l’UE suivent la Commission européenne, qui s’est prononcée vendredi en faveur de la fin du changement d’heure. L’idée réjouit Claude Gronfier, chronobiologiste et chercheur à Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Êtes-vous favorable à la fin de l’alternance entre heure d’été et heure d’hiver ?
CLAUDE GRONFIER. Oui, sans hésitation. On sait que le changement d’heure a des impacts sur la santé et le sommeil, en particulier le passage de l’heure d’hiver à l’heure d’été. On a suffisamment d’études scientifiques sur les effets de ce phénomène pour applaudir l’idée d’y mettre un terme.
Quels sont ces effets ?
Le premier est la réduction de la durée du sommeil. En général, les gens vous disent qu’ils sont un peu fatigués au passage à l’heure d’été puisque l’on perd une heure de sommeil en avançant sa montre d’une heure. C’est parce que notre horloge biologique ne suit pas et ne se met pas en phase immédiatement.
Vous soulignez aussi le rôle des évolutions du comportement…
Lors du passage à l’heure d’été, il faudrait se coucher plus tôt alors qu’on fait l’inverse. On sort plus tard et ce changement dans nos habitudes, en plus de nous exposer à plus de lumière, aggrave notre dette de sommeil. C’est ça qui va amener les autres conséquences de ce changement d’heure.
Lesquelles ?
Des études ont montré une hausse des accidents cardiovasculaires pour les populations exposées au phénomène. Selon les cas étudiés, le risque augmente de 5 à 29 %, ce qui n’est pas à négliger à l’échelle de l’ensemble de la population. On constate également une hausse des accidents du travail le lundi et dans les jours qui suivent ce changement d’heure. D’autres études ont également souligné le rôle de cette fatigue dans les accidents de la route.
Source : Le Parisien