Cinq cents tentatives d’entrées irrégulières de migrants sont enregistrés quotidiennement aux frontières sud de l’Algérie, a indiqué jeudi le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Nouredine Bedoui.
«Quelque 500 tentatives d'entrée illégale sur le territoire national sont enregistrées quotidiennement aux frontières sud du pays », a affirmé Bedoui lors d’une séance de questions orales au sénat.
«Les pouvoirs publics, en collaboration avec les corps de sécurité combinés, notamment les forces de l'Armée nationale populaire (ANP), stationnées aux frontières, font face à ce phénomène, ce qui a permis de réduire le flux de migrants clandestins en Algérie, comme mesure préventive », a affirmé le ministre dont les propos sont repris par l’agence officielle, APS.
Nouredine Bedoui, qui répondait à une question sur les mesures prises par le Gouvernement algérien pour la prise en charge de ces migrants, objet de critiques de la part d’ONG, a affirmé que «l'approche de l'Algérie en matière de traitement du phénomène de la migration clandestine reposait sur le respect rigoureux des droits de l'Homme, conformément aux traités internationaux, ratifiés par l'Algérie et à la législation nationale relative aux conditions d'entrée, de résidence et de déplacement des étrangers en Algérie ».
«Cette loi constitue le cadre général de la question de déplacement et de résidence des étrangers en Algérie, aussi bien ceux qui se trouvent dans le pays de manière régulière que ceux qui s'y sont introduits illégalement », a-t-il rappelé.
Cette Loi interdit tout « déplacement ou séjour d'étranger sur le territoire national de manière illégale ».
C’est pourquoi les ONG invoquent souvent l’absence du cadre juridique pour la gestion du dossier des migrants, notamment une Loi sur les réfugiés et les demandeurs d’asile.
«L'Algérie croit profondément que plusieurs migrants clandestins étaient contraints de venir dans notre pays, en quête de sécurité », a-t-il affirmé.
«Mais des groupes et des réseaux criminels organisés exploitent leur situation vulnérable et activent dans la clandestinité en vue de faciliter l'arrivée d'autres migrants pour les exploiter», a-t-il dit.
Il y a une semaine, le ministre avait annoncé le démantèlement de plusieurs réseaux spécialisés dans l’émigration clandestine et le rapatriement, dans leur pays, de pas moins de 27000 ressortissants depuis trois ans.
Entamée depuis 2014, l’opération de rapatriement de migrants entrés illégalement en Algérie, issus pour la plupart des pays subsahariens et dont le nombre est inconnu, mais estimé par les ONG à environ 100000, a touché essentiellement les ressortissants du Niger avec lequel Alger a signé un accord.
Ces rapatriements sont souvent dénoncés par des ONG lesquelles critiquent l’absence de cadre juridique, les conditions de rapatriement et les conditions difficiles dans lesquelles vivent les migrants. Mais Alger s’en défend non sans faire valoir le souci sécuritaire, des terroristes pouvant se faufiler entre ces migrants.
Selon Nouredine Bedoui, le traitement du phénomène de la migration dans sa globalité nécessite une coopération internationale.
«Le phénomène de la migration clandestine exige la conjugaison des efforts internationaux pour traiter cette question, d'autant que les rapports internationaux, notamment celui de l'ONU fait état d'une crise alimentaire au Sahel, ce qui aggravera davantage la situation, d'où l'importance de remédier en urgence à cette situation, à travers la conjugaison des efforts internationaux et la mobilisation des ressources pour aider les zones affectées », a-t-il souligné.