Partager sur :

Algérie : Une pépite au Maghreb

Après une décennie noire pendant laquelle le tourisme fut mis entre parenthèses, l’Algérie ouvre ses portes et invite à explorer ses contrées méconnues, aux richesses naturelles rarissimes et au passé culturel fascinant.

Oran l'hospitalière

Oran, ville de Camus et d’Yves Saint-Laurent. Oran la coquette, chantée par le roi du raï, cheb Khaled, a retrouvé sa joie de vivre après la décennie noire qui a attristé l’ensemble du pays durant les années 90. Le fort de Santa-Cruz, érigé entre 1577 et 1604 par les Espagnols, domine la ville d’un côté et de l’autre, la baie de Mers el-Kébir qui abrite le plus grand port militaire de Méditerranée.
Plus haut, nichée sur une crête du mont de l’Aidour dans un cadre verdoyant, la cathédrale Notre Dame de Santa-Cruz, tout juste restaurée, offre, à elle seule, une virée incontournable. En ville, le font de mer est un peu ce qu’est la promenade des Anglais à Nice. Les balades du soir sont animées au rythme du raï ou de variétés françaises et italiennes. À quelques foulées, la place d’Armes a gardé tous les vestiges de l’époque coloniale. L’hôtel de ville et ses deux lions de l’Atlas sculptés par Auguste Cain, en 1889.

À côté, l’Opéra a juste connu un ravalement de façade. Plus loin, la mosquée du Bey Mohamed el-Kebir, joyau de l’ère turque (1792) est étouffée par de hauts immeubles qui la défigurent. Comme l’ex-cathédrale du Sacré-Coeur devenue bibliothèque municipale, en centre-ville. Si sa façade est restée intacte, un bâtiment commercial de huit étages sans grâce fait défaut. Oran, c’est aussi son hospitalité qui la caractérise. Des sourires au coin des rues populaires de la Bastille, des échoppes anciennes et des petits restos de grillades et de sardines. Oran est connu dans le pays pour sa joie de vivre.

Tlemcen, l’Andalouse

Sur la route vers l’ouest, en passant par Sidi-Belabbes, on voit bien que l’Algérie est en construction. Des cités jaillissent et dévorent, chaque jour, des terres jadis agricoles. Tlemcen est proche de la frontière marocaine. Certains n’hésitent pas à trouver une ressemblance avec Fes. Par sa culture, son architecture arabo-mauresque, ottomane et occidentale, elle est une mosaïque d’influences. Les petites ruelles qui serpentent la vieille ville rappellent Grenade. L’art andalou est omniprésent. Il suffit de voir le patio de l’hôtel Zianide ou le palais el-Mechouar au cœur de ville, ainsi que la mosquée d’Abou Medyene. Une halte est indispensable au mystérieux minaret des ruines de Mansourah, érigé en 1299 pendant le premier siège de Tlemcen. Puis le musée, juste derrière l’Institut de France, à quelques pas du marché où l’art du caftan fait figure de modèle chez les plus aisés. Du plateau rocheux de Lalla Setti, où a été ouvert un des plus beaux hôtels, la Renaissance, du groupe Mariott, la vue est imprenable. De là, le coucher du soleil est une merveille.

Alger la Blanche

À une heure d’avion, Alger la Blanche. Elle est bordée de part et d’autre par de petites criques et de vastes plages. Pour s’offrir la meilleure vue, l faut arpenter les dédales de la Casbah. Toujours en restauration, mais la promenade vaut le détour. Des terrasses, on domine la baie d’Alger. Le port et la grande mosquée. Le dôme de l’ancienne synagogue. Les bâtisses blanches du front de mer avec ses arcades. Là, rien n’a changé. À la périphérie, la capitale bruisse de travaux et du ballet incessant de grues. Mais Alger la turbulente a ses secrets. À commencer par la Grande poste, non loin de la fac centrale, un joyau architectural (intérieur en travaux pour accueillir un musée). Plus haut, au-dessus du jardin, le Palais du Gouvernement. C’est de là que le général de Gaulle a asséné son célèbre « Je vous ai compris » en 1958. Sur l’artère centrale Larbi Ben Mhidi (ex-rue d’Isly) se côtoient les magasins de prêt-à-porter. Ça grouille de monde à la terrasse du célèbre Milk Bar, sur la jolie place Émir Abdelkader. À quelques mètres se trouve le Musée d’art moderne, dans un bâtiment datant de 1909 et qui abritait les anciennes Galeries algériennes. Une promenade s’impose vers le square Port-Said, face au théâtre, jusqu’à la place des Martyrs au pied de la Casbah. Et Alger s’étire le long de la mer jusqu’à Bab el Oued, quartier populaire sur lequel veille du haut de la colline Notre Dame d’Afrique. Le paysage, malgré le manque d’entretien, est magnifique jusqu’à Zéralda, le club des pins et ses plages au sable fin. Sans oublier évidemment Tipaza. Retrouver le chemin de Camus sur ce site archéologique majeur, en bord de mer. Et pour un peu de fraîcheur, une promenade dans le superbe Jardin d’Essai et ses espèces végétales en provenance du monde entier.


© Le Télégramme de Brest

 

 

Partager sur :