Maglor - Le récent rétablissement des relations diplomatiques entre l'Algérie et l'Espagne, après une période tendue de 19 mois de rupture, marque un chapitre nouveau dans le livre des relations internationales. Cependant, malgré ce retour apparent à la normalité, l'Algérie se retrouve sans avoir obtenu de gain de cause suite à cette longue période de tension.
Cette crise diplomatique a été déclenchée à la suite du revirement de l'Espagne en faveur du plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, territoire marocain dont la souveraineté est contestée par le Front Séparatiste du Polisario. Une décision prise par le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, mettant ainsi fin à la position historique de neutralité de Madrid sur cette question délicate, a provoqué la colère d'Alger. L'Algérie, soutien traditionnel du Front Polisario, a réagi en rappelant son ambassadeur en Espagne, suspendant un traité d'amitié conclu en 2002 et en limitant les transactions commerciales, gelant les opérations bancaires avec l'Espagne.
Cependant, malgré ces mesures draconiennes prises par Alger pour exprimer sa désapprobation, la récente annonce du rétablissement des relations diplomatiques est intervenue sans que l'Algérie ait réussi à obtenir des concessions de l'Espagne. Le rêve d'un revirement de Madrid sur son soutien indéfectible à la marocanité du Sahara s'est finalement évanoui.
La reprise des relations diplomatiques entre les deux nations est intervenue sans qu'Alger ait réussi à influencer le réalignement de la position de l'Espagne sur cette question cruciale du Sahara occidental. Malgré des tentatives de pression économique, à savoir des restrictions imposées sur les exportations espagnoles, la manœuvre n'a pas eu l'impact compris.
Ainsi, après une période de 19 mois de tension, la conclusion de cette impasse diplomatique semble marquer une défaite pour l'Algérie. Les efforts entrepris pour tenter de changer la position de l'Espagne concernant le statut du Sahara occidental n'ont pas porté leurs fruits. La dégradation des relations a été suivie d'une normalisation sans que les objectifs initiaux d'Alger aient été atteints.
Cette question, quoique satisfaisante du point de vue de la normalisation des relations bilatérales, laisse un goût amer à l'Algérie, qui n'a pas réussi à infléchir la position de l'Espagne sur cette question sensée. En somme, malgré la volonté de l'Algérie, ce retour aux relations diplomatiques n'a pas été accompagné de changements dans la position de Madrid vis-à-vis du Sahara occidental, demeurant ainsi un point de désaccord majeur entre les deux pays.