En Algérie, l’élue islamiste Naïma Salhi a accusé les migrants issus d’Afrique subsaharienne de propager « les maladies et la sorcellerie » dans son pays et appelé à prévenir cette « catastrophe ». Des propos inadmissibles aussitôt condamnés par une partie de l'opinion.
Dans une émission diffusée fin juillet par la chaîne arabophone El Bilad TV, Naïma Salhi, députée islamiste à l’Assemblée populaire nationale (APN) et présidente du Parti de l’équité et la proclamation (PEP), a tenu des propos controversés à l’encontre des migrants subsahariens en Algérie.
« Avant, on était un pays de transit, par lequel ces Africains passaient pour arriver en Europe, mais maintenant, on est devenu un pays de résidence, et ces Africains ramènent avec eux les maladies et la sorcellerie », a déclaré l’élue, qui a ajouté : « J’avais déjà demandé à l’ex-Premier ministre Abdelmadjid Tebboune d’éloigner de nous cette catastrophe ».
Ces déclarations ont suscité l’indignation de certains internautes, qui les ont qualifiées de « racistes » et dignes de « l’extrême droite ».
Naïma Salhi n’est pas la première responsable politique à avoir prononcé un discours controversé sur les migrants en Algérie. En 2016, Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l’Homme (CNCPPDH), avait appelé à l’expulsion des migrants subsahariens, les accusant de « propager le sida ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles ».
Ces discours sont le symptôme d’un racisme de plus en plus visible en Algérie. En 2017, une campagne intitulée « Non aux Africains en Algérie » avait été lancée sur les réseaux sociaux pour demander le renvoi des migrants dans leurs pays d’origine. Cette campagne avait été largement partagée par les internautes algériens, qui avaient appelé à « nettoyer les villes algériennes » des migrants.