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L'Algérie aux couleurs nouvelles du tourisme ouvert sur l'extérieur

L'Algérie figure dans le top 10 des meilleures destinations touristiques en 2018, établi par Voyageurs du Monde, une agence de voyage française spécialisée dans le voyage individuel personnalisé. C'est un vrai décollage pour ce pays aux potentialités touristiques mal mises en valeur par les autorités algériennes. L'avenir changera peut-être la donne. 

Occupant la dixième place du classement, la destination Algérie est décrite par le voyagiste comme un « pays ami » qui « regarde à nouveau vers la lumière » et Alger comme « la nouvelle capitale tendance du Maghreb ».

Dans le classement, repris le mardi 26 décembre par Le Quotidien du Tourisme, un site spécialisé dans le voyage et le tourisme, figurent dix destinations, dont des classiques du tourisme comme l’Egypte (deuxième), Hawaï (quatrième) ou la France (neuvième), à côté de destinations moins à la mode comme la Serbie (troisième), le Groenland (premier) ou encore, le Mozambique (septième). (voir ici)

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Le coup de gueule de Mohamed Tahar Messaoudi, éditorialiste algérien, face au retard du tourisme, un secteur qui pourrait sauver le pays de la banqueroute. C'était le 03 juillet 2017 dans les colonnes d'El Watan 

 

Le seul et unique secteur qui peut à terme sauver l’économie nationale du chaos, c’est le tourisme, avec sa mise à niveau aux normes internationales.

C’est la conclusion de nombreux experts nationaux et étrangers, alertés par les dangers qui guettent le pays fortement dépendant des exportations d’hydrocarbures. Si la destination «Algérie» est rendue attractive, elle pourra générer plusieurs milliards de dollars de revenus à l’économie du pays. Loin devant les autres secteurs, minier ou agricole par exemple. Et ces experts de rappeler que les grandes destinations touristiques se trouvent être les grandes puissances de ce monde, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne, etc. Et la Chine qui arrive à grandes enjambées pour rejoindre le peloton de tête. Ces pays dits «riches» se partagent une manne de plusieurs centaines de milliards de dollars. Les autres essayent tant bien que mal de grappiller quelques miettes quand ils ne sont pas secoués par des attentats terroristes, comme au Maroc, en Egypte ou en Tunisie.

L’état de délabrement du tourisme en Algérie est parfaitement illustré par le limogeage éclair, pour des raisons fallacieuses, du jeune ministre en charge du secteur dans le gouvernement de Abdelmadjid Tebboune. Un fait unique dans les annales et qui a fait le «buzz» sur la Toile. Le poste n’est pas pourvu jusqu’à l’heure actuelle. Tebboune ne trouve apparemment pas «preneur» parmi les hauts cadres de l’Etat. C’est tout dire !
Il est illustré également par le niveau alarmant de pollution sur toute la côte algérienne, par les effets des rejets des eaux usées et des résidus de produits chimiques très toxiques, ainsi que par le dégazage illégal en haute mer des bateaux battant pavillon étranger. Un phénomène aggravé par la dilapidation du patrimoine foncier maritime, même si celui-ci est protégé par le statut de ZET (zone d’expansion touristique). La corruption, le trafic d’influence, le passe-droit au niveau des collectivités locales, jusqu’au plus hautes instances de l’Etat ont permis ce genre d’agression nuisible à la réputation du pays.
En bref, si l’on devait compléter cet état des lieux très peu reluisant, c’est comme si on adressait un message à l’extérieur clair et sans ambages : «Du touriste, on n’en veut pas !» Les difficultés érigées par les représentations consulaires à l’étranger pour la délivrance des visas et les prix exorbitants des tarifs de transport aérien finissent par décourager les plus coriaces des convaincus de la destination Algérie. Nous sommes devenus à notre corps défendant un pays inhospitalier. Ce qui est contraire aux valeurs sociales, religieuses et culturelles de tous les Algériens.

Pourtant, la réhabilitation du tourisme est un passage obligé pour atténuer les effets de la banqueroute qui pointe avec la baisse drastique des revenus pétroliers. Pour ce faire, il faut commencer maintenant, en impliquant tous les secteurs concernés, douanes, finances, aménagement du territoire, affaires consulaires, transport, pour une stratégie concertée. Il y a urgence !

 

 

Mohamed Tahar Messaoudi
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