Y a-t-il une opposition à l’option du 5e mandat au sein de la famille du président Bouteflika ?
Cette question que se posent de nombreux observateurs de la scène politique nationale est remise sur la table par le site Algériepatriotique, proche de l’ancien ministre de la Défense nationale, Khaled Nezzar. Dans un article plutôt mesuré, ce site fait état des rumeurs incessantes et persistantes depuis des semaines, sur un éventuel refus des frères de Bouteflika de cautionner un nouveau mandat.
Sous le titre «Les frères du président Bouteflika seraient contre un cinquième mandat», Algériepatriotique ne se montre pas affirmatif, mais il entretient le doute déjà ambiant sur la question du 5e mandat dans un contexte socioéconomique des plus difficiles. Il évoque la sœur du président de la République, Zhor, qui serait contre un nouveau mandat et qui œuvrerait pour l’en dissuader. Il cite également Saïd Bouteflika qui serait, selon le même site, contre cette option.
S’il n’apporte pas de réponses claires, ce site laisse entendre que très peu de gens au pouvoir soutiennent encore l’option d’un 5e mandat pour le président Bouteflika. Si les rumeurs sur cette probable opposition de la famille Bouteflika, en circulation depuis des mois, commencent à être prises au sérieux, c’est notamment parce qu’elles n’ont jamais été démenties ni par voie officielle ni par les fameuses «sources» autorisées.
Depuis 2017, plusieurs signaux contradictoires ont été envoyés par le pouvoir par rapport à cette question. On a vu un Premier ministre, fervent soutien et fidèle du président Bouteflika, très entreprenant, qu’on présentait comme un candidat potentiel du régime à la prochaine présidentielle.
Il y a eu aussi ce cinglant démenti de la présidence de la République aux propos de Farouk Ksentini, relatifs au contenu de sa rencontre avec le chef de L’Etat, lors de laquelle il lui aurait fait part de sa volonté de briguer un autre mandat. Et cette décision du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, très proche de l’entourage familial du président Bouteflika, d’interdire aux cadres et militants du parti de parler ou d’appeler à un 5e mandat. Des arguments qui ont été repris par Algériepatriotique.
Mais ce qui a encore alimenté le doute sur le 5e mandat, c’est cette phrase glissée dans le message du président de la République, à l’occasion de la Fête de la victoire, le 19 mars, à travers laquelle il invitait la classe politique à une confrontation de programmes lors des prochaines échéances électorales. «Il est nécessaire que notre société continue à promouvoir la culture des droits et des libertés et la préservation de ses intérêts collectifs et suprêmes.
Dans le même ordre d’idées, la scène politique doit connaître une diversité, une confrontation de programmes et une course au pouvoir. Cependant, il est du devoir de tout un chacun de contribuer à ce mouvement démocratique pluraliste en plaçant l’Algérie et les intérêts suprêmes de son peuple au-dessus de toute autre considération», avait-il souligné dans ce message diversement interprété. Pour certains, il voulait faire passer un message d’abdication.
Pour d’autres, non. Et leur argument est puisé dans le même message. En effet, plus loin, le chef de l’Etat avait ajouté en affirmant que «notre pays est capable de sortir indemne et victorieux de nos difficultés financières actuelles et conjoncturelles.
Aujourd’hui, et face aux fluctuations du marché international (du pétrole) qui ont entraîné la perte de la moitié de ses recettes extérieures, l’Algérie s’accommode de la situation et veille, dans le cadre de la souveraineté nationale, à mobiliser ses capacités pour sortir de ce tournant difficile, maintenir le processus d’édification et s’orienter vers une économie affranchie de la dépendance excessive aux hydrocarbures».