Maglor- Alors que l'été approche et que les projets de retrouvailles familiales se dessinent à l'horizon, de nombreux Algériens résidant en France sont confrontés à une réalité désolante : la flambée des prix des billets d'avion vers l'Algérie rend leurs vacances au pays pratiquement inaccessibles.
C'est le dilemme auquel est confronté Madjid et Sakina, un couple algérien résidant à Champigny-sur-Marne avec leurs trois enfants. Leur espoir de passer des vacances estivales à Béjaïa s'évanouit face aux tarifs exorbitants proposés par les compagnies aériennes. Le coût d'un aller-retour pour cinq personnes entre mi-juillet et mi-août dépasse largement leurs revenus mensuels combinés, les forçant ainsi à abandonner leur projet de voyage. « C'est plus que ce que nous gagnons en deux mois », déplore le père de famille auprès de Middle East Eye.
La situation est d'autant plus désespérante que le marché algérien du transport aérien manque cruellement de concurrence. Air Algérie, qui domine largement le marché, affiche des tarifs prohibitifs que les autres compagnies, telles qu'Air France, Transavia ou Tassili Airlines, peinent à égaler.
Cette situation découle en partie de la politique de restriction du ciel algérien aux compagnies aériennes étrangères, limitant ainsi le choix des voyageurs et favorisant l'augmentation des prix. Malgré les tentatives pour diversifier l'offre, les résultats se font toujours attendre, laissant les voyageurs à la merci d'un oligopole qui impose ses tarifs.
Cette situation a suscité la colère et la frustration parmi les expatriés algériens, qui expriment leur mécontentement sur les réseaux sociaux et réclament des solutions concrètes. Les promesses répétées des compagnies aériennes de revoir leurs tarifs à la baisse n'ont fait qu'attiser le scepticisme, les expériences passées ayant laissé un goût amer aux consommateurs.
Pour des familles comme celle de Madjid et Sakina, le choix est déchirant : sacrifier une part importante de leur budget pour maintenir le lien avec leurs proches en Algérie ou renoncer à ces retrouvailles tant attendues pour des raisons financières.