Maglor - Un décret publié au Journal officiel le 20 novembre 2024 vient renforcer les mesures de reconnaissance et d’indemnisation en faveur des harkis, de leurs familles et des personnels supplétifs ayant servi en Algérie sous statut civil. Cette revalorisation s’inscrit dans la continuité de la loi du 23 janvier 2022, qui a marqué un tournant historique dans la reconnaissance des préjudices subis par ces populations.
Des allocations revalorisées pour une meilleure reconnaissance
Le décret prévoit des ajustements significatifs pour l’allocation de reconnaissance, incluant :
- La rente viagère sans capital, dont le montant passe de 8 976 euros à 9 407 euros par an à partir du 1er octobre 2024. Ce dispositif garantit un versement à vie, sans capital initial.
- La rente viagère avec capital, qui associe un capital initial de 20 000 euros à une rente annuelle, portée de 6 526 euros à 6 839 euros.
Ces montants traduisent une volonté de l’État d’améliorer les conditions financières des bénéficiaires tout en reconnaissant les injustices passées.
À qui s’adresse cette indemnité ?
L’indemnité vise plusieurs catégories de personnes :
- Les harkis, moghaznis, et autres personnels ayant servi dans des formations supplétives sous l’autorité de l’armée française.
- Les descendants directs, dans le cadre de la réparation des préjudices familiaux liés aux conditions d’accueil en France après le rapatriement.
Les bénéficiaires doivent répondre à des critères stricts et fournir des preuves établissant leur éligibilité.
Un contexte historique douloureux
Les harkis, qui ont soutenu l’armée française durant la guerre d’Algérie (1954-1962), ont souvent été confrontés à des répercussions dramatiques après l’indépendance. En France, leur rapatriement s’est déroulé dans des conditions souvent indignes, marquées par l’isolement social, des structures d’accueil inadaptées et un manque de reconnaissance officielle.
Une reconnaissance qui évolue
La loi de 2022 a introduit un cadre législatif spécifique pour indemniser ces préjudices. Cette revalorisation s’inscrit dans cette dynamique, renforçant les efforts du gouvernement pour reconnaître et compenser les sacrifices des harkis et de leurs familles.
Un débat mémoriel encore ouvert
Si cette revalorisation constitue une avancée, le sujet des harkis reste au cœur des débats mémoriels en France. Entre reconnaissance tardive et blessures encore vives, ces mesures, bien que significatives, ne peuvent effacer des décennies de marginalisation et d’oubli.
En revalorisant ces allocations, l’État poursuit toutefois un travail de mémoire et de réparation. Pour les harkis et leurs descendants, il s’agit d’un pas supplémentaire vers une reconnaissance plus juste et une prise en compte des sacrifices consentis.