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L’immigration, facteur clé de l’avenir démographique de la France

L’immigration, facteur clé de l’avenir démographique de la France

Une note publiée le 28 août par l’institut Montaigne estime que l’immigration « représente une composante de plus en plus importante de la croissance de la population française ». Cette évolution doit « autant au ralentissement de la natalité et à la hausse de la mortalité qu’à l’augmentation de l’immigration » elle-même. Le journal La Croix en rend compte.

Quelle part aura l’immigration dans l’évolution de la démographie française ? Sur ce sujet très sensible, l’institut Montaigne vient apporter sa pierre. Dans une « note d’éclairage » qu’il publie le 28 août sur son site, le directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique Bruno Tertrais, qui n’est pas démographe mais qui a déjà écrit sur le sujet, estime que « passée la génération du baby-boom, la France s’apprête à connaître un déclin de sa population que seule l’immigration pourrait combler à court et moyen termes ». Sans toutefois affirmer qu’un « grand remplacement », thèse chère à l’extrême droite qui nécessiterait des flux d’une autre ampleur, est à l’œuvre.

À l’appui de sa thèse, Bruno Tertrais rappelle d’abord où en est la population française, qui atteint 68 millions d’habitants en 2023. Si « au regard de ses voisins européens, notre pays n’est pas dans une situation démographique inquiétante », elle semble « durablement entrée dans une phase de ralentissement démographique (+ 0,5 % en 2018, + 0,3 % en 2020), parallèlement à son vieillissement », écrit Bruno Tertrais. Du fait de l’âge élevé à la première naissance, l’indice conjoncturel de fécondité n’était plus que de 1,8 en 2022 alors qu’il était encore à 2 il y a une décennie.

En 2022, l’immigration pèse près des trois quarts de l’accroissement de la population

La part de l’immigration dans la population n’a jamais été aussi importante : les flux annuels d’entrées « sont supérieurs à 200 000 depuis dix ans ». En 2022, la France comptait 7 millions d’immigrés - personnes nées étrangères à l’étranger -, ce qui représente désormais 10,3 % de sa population. 64 % de ces immigrés sont étrangers (4,5 millions) et 35 % sont devenus français (2,5 millions). La fécondité des femmes immigrées, quoiqu’en baisse, reste supérieure à celle des non immigrées (2,3 à 2,6 contre 1,70 à 1,77, selon les sources).

Logiquement, écrit Bruno Tertrais, « l’immigration représente une composante de plus en plus importante de la croissance de la population », et cette évolution doit « tout autant au ralentissement de la natalité et à la hausse de la mortalité qu’à l’augmentation de l’immigration ». En 2022, « l’immigration a compté pour près des trois quarts de l’accroissement de la population, une proportion inédite ».

À l’avenir, cette tendance va forcément augmenter. Selon les projections, certes, d’un côté, « le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants restera stable ou ne diminuera que légèrement ». Mais, de l’autre, « à mesure que mourront les générations du baby-boom, le nombre de décès augmentera jusqu’à égaler et sans doute dépasser le nombre de naissances au
milieu de la prochaine décennie »
.

Dans ce contexte, si le solde migratoire des dernières années (+ 70 000 par an) persiste, « l’apport migratoire est ainsi appelé à être structurellement majoritaire dans la croissance démographique du pays ». Sans lui, est-il dit clairement, « la France n’échapperait pas au déclin de sa population ».

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