Dans une interview accordée à nos confrères de TSA Algérie, l’ancien secrétaire général du FLN algérien, Amar Saâdani, aborde plusieurs questions d’actualité, dont notamment celle du conflit du Sahara.
Saâdani, étant connu pour son avis différent sur la question, a précisé que selon lui, et «d’un point de vue historique, le Sahara est Marocain et rien d’autre». «Il a été enlevé au Maroc au congrès de Berlin», ajoute-t-il, critiquant les «sommes faramineuses» déboursées par Alger au profit « de ce qui est appelé le Polisario».Dans son entretien, Saâdani finit par conclure que «la relation entre l’Algérie et le Maroc est plus grande que cette question», ajoutant : «Je pense que la conjoncture est favorable car il y a l’élection d’un nouveau président et le changement de système en Tunisie»Ces transformations que vit le Maghreb devraient pousser, prédit l’ancien patron du FLN, à la fin de la question du Sahara mais aussi à ce que «l’Algérie et le Maroc ouvrent leurs frontières et normalisent leurs relations». «L’argent versé au Polisario, avec lequel ses membres se baladent depuis 50 ans dans les hôtels de luxe, doit revenir à Souk Ahras, El Bayadh, Tamanrassset et autres villes», tranche Saâdani.
Les déclarations d’Amar Saadani, l'ancien secrétaire général du FLN, à propos du Sahara occidental créent la polémique et suscitent de virulentes réactions en Algérie. Dimanche dernier, il avait considéré que le Sahara faisait « historiquement partie du Maroc » et que son amputation était un fait colonial. Il a enfoncé le clou en affirmant que l'argent dépensé depuis 50 ans pour financer le Polisario méritait d'être alloué au développement des villes algériennes. Des déclarations en rupture avec le consensus national algérien autour de cette question.
Les autorités algériennes n'ont pas tardé à réagir. Dès ce lundi, le porte-parole du gouvernement Hassan Rabhi a estimé que ces déclarations n'engageaient que son auteur et qu'elles n'avaient « aucun impact sur les positions des États » concernés.
Pour le ministre, la position de l'Algérie vis-à-vis de ce conflit est claire : « il n'y a pas de solution en dehors de celle qui garantit le droit à l’autodétermination à travers un référendum comme le prévoit l’ONU ».
Le groupe parlementaire d'amitié avec le Sahara occidental est allé dans le même sens. Quant au Comité national algérien de soutien aux Sahraouis, il a carrément ouvert le feu contre Amar Saadani, le qualifiant de « traître à la solde des Marocains ».
Certains partis politiques algériens ont également réagi comme le Front de l'avenir. Son président Abdelaziz Belaid a affirmé que son parti serait « toujours avec le peuple sahraoui, qui cherche à se débarrasser de l'occupation marocaine ».
Tout autre son de cloche côté marocain, où les propos d‘Amar Saadani ont eu un très large écho. La presse et la classe politique saluant des propos « inhabituels venus d'Algérie ».