Au Maroc, le boycott contre la vie chère dure depuis maintenant un mois et demi. Il vise certaines marques comme Danone. Mais aujourd'hui, les petits producteurs laitiers s'inquiètent car ils subissent la chute des ventes. Un boycott qui met à mal l'économie du pays et l'intérêt de ses salariés. Un reportage de TV5 Monde.
Grâce a son modeste élevage, Si Mohamed fait vivre 6 personnes. Mais depuis un mois et demi et le début du boycott national au Maroc, sa vie et celle de ses proches est beaucoup plus compliquée.
La société Danone - l'une des cibles des consommateurs - ne lui achète son lait plus que 2 jours sur 3. La famille a donc perdu un tiers de ses rentrées d'argent. Ils doivent désormais faire leurs courses à crédit.
Il y a peu, quatre veaux sont venus agrandir le troupeau. Mais Si Mohamed peine à acheter le fourrage nécessaire pour les nourrir : "Si le boycott continue, je ne pourrai même pas garder mes veaux, je vais être obligé de les vendre."
Si Mohamed et les autres éleveurs de la région livrent leur lait à une coopérative, mise aux normes par Danone. Ils n'ont pas le droit de vendre à une autre grande marque... et sont donc très dépendants de la multinationale, qu'ils ne blâment pas pour leurs difficultés actuelles : "On demande aux autorités de gérer ce problème, et pour toutes les coopératives, pas que la nôtre !"
Les éleveurs viennent aux nouvelles, comme chaque jour depuis plus d'un mois. Ils cherchent à écouler leur production coûte que coûte auprès d'acheteurs indépendants à prix cassés... Mais bien souvent, leur lait est tout simplement jeté.