A l’approche du choix du pays hôte par la FIFA, le royaume a présenté à Paris son dossier de candidature. Objectif : fédérer les soutiens européens.
Tout le monde était là, le ban et l’arrière-ban des parlementaires français amis du Maroc. Le président du groupe d’amitié France-Maroc à l’Assemblée, celui du Sénat, celui de l’Union européenne (UE), mais aussi l’ancien ministre Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe. Mardi 15 mai, le Maroc a présenté dans le somptueux hôtel de Lassay, à Paris, son dossier de candidature au Mondial 2026. En maître de cérémonie, Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées du Maroc, a loué le rôle de la culture, du sport, et une candidature jugée « solide et crédible » par de nombreux experts. L’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa, a vanté une nation de football mais aussi les valeurs du sport, antidote aux sirènes de l’extrémisme.
« Si le Maroc gagne, c’est l’Europe qui gagne »
Au-delà des arguments techniques, le royaume mise sur les atouts « géopolitiques » de sa candidature. Mardi, Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste de la géopolitique du sport, a défendu « une certaine idée du monde » : « Le monde se multipolarise, le football le doit aussi », a-t-il poursuivi, sauf à dire que « seule une oligarchie de pays peut organiser les grandes fêtes sportives ». Le géopolitologue a directement visé le président américain : « Peut-on accueillir le monde entier alors qu’on crache au visage du monde entier ? », a-t-il questionné en référence aux interdictions de visas de l’administration Trump et au mur de séparation entre le Mexique et les Etats-Unis, assurant que le Maroc offrirait « une Coupe du monde à visage et à dimension humaines ».