
Il y a deux mois, le Royaume jouait les pionniers en annonçant avec beaucoup de piblicité médiatique des injections avant même Noël. Depuis ? Rien… Maglor avait prévenu de se méfier de cet optimisme publicitaire.
(Ouest France - Abdeslam Kadiri) - Ouf ! Un avion de la Royal Air Maroc s’est posé hier vendredi 22 janvier 2021 à Casablanca, après un aller-retour express en Inde pour y charger deux millions de doses du vaccin britannique AstraZeneca, fabriquées sur place sous licence. La campagne de vaccination va pouvoir commencer, sans doute dès la semaine prochaine, et enlever une sacrée épine du pied des autorités.
Car le gouvernement frisait le ridicule, après avoir annoncé en grande pompe, le 9 novembre 2020, une campagne massive ciblant 25 millions de personnes (80 % de la population). Comment ? Grâce à sa participation aux essais cliniques du vaccin chinois Sinopharm le Maroc serait forcément servi dans les premiers. Le top départ était même programmé au 15 décembre. Depuis ? Rien ! Jusqu’à l’atterrissage d’hier.
Ce n’est pas la communication erratique – voire mutique – du ministère de la Santé qui a aidé les Marocains, incrédules et fatalistes, à y voir clair. Chacun y allait de sa rumeur sur les réseaux sociaux, tandis que les chaînes de télé multipliaient les reportages sur les exercices d’escortes des futurs vaccins ou sur les 3 000 centres de vaccination flambant neufs aux congélateurs désespérément vides…
Seule certitude, le Maroc a bien acquis 65 millions de doses auprès du Chinois Sinopharm et du Britannique AstraZeneca (25 millions, fabriquées en Inde). Alors où est le problème ? Il y a une demande de dix milliards de doses au niveau mondial, mais les capacités de production sont bien en deçà. Certains pays riches font de la surenchère , s’est défendu le Premier ministre Saad-Eddine el-Othmani, chahuté au Parlement.