Le gouvernement espagnol compte expulser vers le royaume tous les ressortissants marocains se trouvant en situation irrégulière en Espagne. La décision concerne environ 211.000 personnes.
«Le Maroc est un pays stable et en sécurité. Du coup, l’Espagne n’accorde pas d’asile politique à ses habitants». C’est en ces termes que la secrétaire d’Etat espagnole aux affaires migratoires, Consuelo Rumo, a justifié la décision que compte prendre son pays pour renvoyer vers le royaume tous les ressortissants marocains arrivés clandestinement et installés en situation irrégulière dans la péninsule ibérique.
Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui rapporte cette information dans son édition de ce jeudi 4 octobre, la décision du gouvernement de Madrid concerne environ 211.000 ressortissants marocains, dont 6.433 personnes arrivées clandestinement sur le territoire espagnol depuis janvier dernier. L’initiative espagnole touchera également les activistes du Rif ayant rejoint la péninsule ibérique depuis le déclenchement du Hirak dans le Nord du pays.
La ministre espagnole, qui a fait le déplacement au Maroc où elle s’est entretenue avec des responsables marocains, a salué les efforts consentis par le Maroc et son engagement responsable dans la lutte contre l’immigration clandestine. Rappelant les conventions qui lient les deux royaumes dans ce domaine, la ministre espagnole a fait savoir que le gouvernement de Madrid n’accorderait pas l’asile aux immigrés marocains, puisque le Maroc n’est pas sur la liste des pays ciblés par l’asile, en tant que pays stable. Et de préciser que toutes les demandes déposées pour obtenir l’asile seront rejetées.
D’autres sources espagnoles ont déclaré au quotidien que les Marocains bénéficiaient d’un délai d’un mois pour l’examen de leur dossier, avant d’être extradés vers leur pays. Le nombre de demandes de Marocains pour l’asile arrive en tête de peloton, en Afrique, avec 356 demandes.
La responsable espagnole a d'ailleurs souligné que l’immigration clandestine ne saurait être une solution pour garantir une vie meilleure, appelant les différents partenaires à combattre les réseaux qui tirent profit du désespoir et de l’ignorance des candidats à l’immigration clandestine. Et d’ajouter que ces réseaux ne sont que les vendeurs d’un rêve européen qui n’existe pas. Elle encourage ainsi les jeunes à bien réfléchir avant d’entreprendre ce périple dangereux, bien souvent mortel.
Par ailleurs, conclut le quotidien, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, a déclaré que le Maroc n’accepterait pas d’ouvrir, sur son territoire, des centres d’accueil pour les migrants clandestins dans le cadre des négociations menées avec l’Union européenne à propos du dossier de l’immigration. Cette décision souveraine, a précisé le chef de la diplomatie marocaine, ne saurait être influencée par l’aide financière octroyée par Bruxelles au Maroc pour lutter contre l’immigration clandestine.