Le nombre d’expulsions vers la Tunisie, l’Algérie et le Maroc a quasiment été multiplié par dix entre 2015 et 2018. Le rapport qui dévoile ces chiffres évoque « des progrès significatifs dans l’identification des personnes potentiellement obligées de quitter le pays ».
Le nombre des expulsions d’Allemagne vers les pays du Maghreb est en forte hausse depuis 2015, du fait notamment des progrès en matière d’identifications biométriques, selon une étude publiée lundi.
Le nombre d’expulsions vers le Maroc est passé de 61 en 2015 à 634 en 2017, précise le rapport, révélé par le quotidien populaire Bild. Et sur les huit premiers mois de 2018, 476 personnes ont déjà été expulsées vers ce pays. La tendance est la même vers la Tunisie (17 expulsions en 2015, 251 l’an dernier, 231 cette année) et l’Algérie (57 en 2015, 504 en 2017, contre 400 à la fin août de cette année).
Des États considérés comme des « pays sûrs »
Le ministère de l’Intérieur a « confirmé » lundi cette tendance, qui s’explique selon un porte-parole par une « amélioration de la coopération avec ces pays ». Les trois pays d’Afrique du Nord ont désormais la possibilité d’identifier leurs ressortissants « sur la base d’un échange de données biométriques sous forme électronique ». Cela a « entraîné une forte augmentation du nombre d’identifications », précise l’étude.
Le gouvernement allemand avait pris en juillet des dispositions pour accélérer encore les renvois de demandeurs d’asile originaires des trois pays, en les inscrivant comme « pays sûrs ». Un projet de loi en ce sens avait été adopté en Conseil des ministres le 18 juillet.
Les associations de défense des droits de l’homme s’opposent, elles, à l’inscription des pays maghrébins sur cette liste de pays sûrs en raison notamment des discriminations visant les homosexuels, les atteintes à la liberté d’expression et les cas de torture qui y sont recensés