Entré à la 77e minute de jeu à la place d'El Kaabi, Aziz Bouhaddouz a eu le malheur d'offrir la victoire sur un plateau à l'Iran, en toute fin de rencontre, en marquant contre son camp (0-1).
Il rêvait forcément d'être le héros. Aziz Bouhaddouz s'est probablement vu sauver le Maroc, qui n'avait plus disputé une Coupe du Monde depuis… 20 ans et le Mondial 1998 en France. Vendredi, il a eu le bonheur de rentrer à la 77e minute de jeu à la place d'Ayoub El Kaabi, à la pointe de l'attaque marocaine. Un petit quart d'heure pour tenter de marquer ce petit but qui aurait fait chavirer tout un pays. Un petit quart d'heure de malheur finalement.
S'il n'a rien eu à se mettre sous la dent et n'a pas su trouver la faille pour les siens, jusqu'alors tenus en égaité par l'Iran (0-0), il s'est, en revanche, retrouvé en bien fâcheuse posture dans les toutes dernières secondes d'une rencontre tendue. Au bout du temps additionnel, sur un coup-franc iranien tiré côté gauche par Hajsafi, le natif de Nador a coupé la trajectoire au premier poteau, voulant éloigner le danger. Finalement, le ballon a trompé son propre gardien.
"C'était un match difficile pour moi et pour nous tous. C'est un moment amer pour moi. Malheureusement, cela arrive dans le football. Aujourd'hui, ça m'est arrivé. Je veux m'excuser pour l'équipe, les fans et les 35 millions de personnes au Maroc. (...)", a précisé l'attaquant du FC Sankt Pauli après la rencontre. "Désormais, je suis l'idiot, mais je vais gérer la situation puisque je suis dans ce sport depuis de nombreuses années. Les coéquipiers m'ont soutenu. Maintenant nous devrions nous unir et riposter."
Au coup de sifflet final, le joueur était inconsolable malgré les tentatives de réconfort de certains de ses coéquipiers. Son entraîneur, Hervé Renard, ne l'a d'ailleurs pas pointé du doigt en conférence de presse. "On fait deux fautes successives, on prend un but contre son camp. C'est de notre faute. (...) On s'est fait crucifier", a-t-il déclaré. Mais malgré ce soutien, celui qui a fait toute sa carrière en Allemagne se souviendra très certainement de ce match pendant un long moment.
Ses coéquipiers sont également venus à sa rescousse. "Il était très déçu. Il rentre, il marque contre son camp, il a l'impression que c'est de sa faute. On ne lui a pas jeté la pierre. On a essayé de le remotiver et de faire le maximum", a glissé Khalid Boutaïb.
Le Portugal et l'Espagne pour tenter de se racheter
Seul joueur de deuxième division allemande à prendre part à cette Coupe du monde 2018, Aziz Bouhaddouz (14 sélections, 3 buts), qui évolue au FC Sankt Pauli et qui est le seul attaquant marocain avec Boutaïb et El Kaabi, va devoir très rapidement oublier ce cauchemar. Désormais bien mal embarqués dans ce groupe B, les Lions de l'Atlas se confronteront au Portugal (mercredi 20 à 14h00) pour finir avec l'Espagne (lundi 25 à 20h00). Il aura peut-être encore un rôle à jouer. Peut-être le beau.
Marie Mahé (Eurosport)