Médias24.com croit savoir que le traditionnel discours du Trône sera prononcé, cette année, à Al Hoceima, ce dimanche 29 juillet. Les festivités et activités de la Fête du Trône auront lieu les lundis et mardi à Tanger.
Sauf changement de dernière minute, le discours du Trône devrait être prononcé à Al Hoceima où séjourne le Souverain depuis le 23 juillet. Le discours sera retransmis sur les ondes, le dimanche 29 juillet à 21H30. Les activités liées à la Fête du Trône auront probablement lieu à Tanger, les lundi et mardi suivants, 30 et 31 juillet.
Le discours du Trône est un événement très attendu chaque année. Cette année, l’attente est beaucoup plus forte et le contenu du discours fait l’objet d’innombrables spéculations. Ces spéculations sont tout ordre et vont jusqu’à prévoir des décisions «sismiques», telles qu’un changement de gouvernement. Il est cependant rare qu’un discours du Trône annonce des décisions.
Il s’agit le plus souvent d’orientations, et surtout de bilans.
Le premier discours du Trône, prononcé le 30 juillet 1999, annonçait les grandes orientations et les grandes valeurs que défendra ce règne du Roi Mohammed VI: démocratie et multipartisme, libéralisme économique, régionalisation, Etat de droit, sécurité et stabilité, rôle d’arbitre pour le Roi, Sahara, développement, enseignement, lutte contre la pauvreté. En quelque sorte, le programme du règne. Et il préfigurait d’une partie de ce qui allait suivre: lutte contre la pauvreté, Sahara, réforme de l’enseignement, instance équité et réconciliation…
Pendant les trois années suivantes, ce fut un discours bilan, qui dresse un constat des réalisations et annonce des perspectives ou des directions. En 2003, Mohammed VI a dérogé à cette règle et pour cause: les attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca.
Le discours sera donc consacré à cette question: terrorisme, usage de l’islam, champ religieux… Il sera suivi au mois d’avril suivant, d’un discours au sujet de la restructuration du champ religieux.
Ce 30 juillet 2003, le Roi rappelle avec fermeté, le refus du terrorisme et de toute exploitation de la religion; refus également du «takfir»; attachement à l’unité du rite de la nation (le malékisme). Il rappelle que la question de la relation entre l’Etat et la religion a été tranchée par la Constitution, «aucun parti ou groupe ne peut s’ériger en porte-parole ou en tuteur de l’Islam». Il note également «qu’Islam et modernité se complètent».
En 2011, le discours du Roi suivait de près l’adoption de la nouvelle constitution dans un contexte de "printemps" arabes. Le Roi explique alors sa portée et annonce le calendrier politique des mois suivants.
L’année suivante 2012, coïncidait avec l’avènement d’un gouvernement élu en vertu des nouvelles dispositions constitutionnelles. Ce fut donc un discours d’orientation, notamment pour ce qui concerne les orientations stratégiques. Comme dans la plupart des discours du Trône, la lutte contre la pauvreté ainsi que l’enseignement y occupaient une place importante. Le nouveau gouvernement ne semble pas avoir tout entendu, puisque les directives concernant l’importance stratégique du tourisme n’ont pas été appliquées. Ni celles concernant l’enseignement.
En 2013, retour au discours bilan, avec une annonce importante: oui à la levée de l’exonération fiscale au profit des agriculteurs, mais les petites exploitations resteront, elles, exonérées.
Le discours du capital immatériel («où se trouve la richesse?») a été prononcé en 2014.
Une initiative pour le développement des zones précaires, dans le monde rural, dans les zones montagneuses ainsi que dans les quartiers périphériques des grandes villes, a été annoncée par le Souverain dans le discours du Trône de 2015. Parmi les zones citées, «les régions éloignées et enclavées, surtout sur les sommets de l'Atlas et du Rif, les zones sahariennes arides et les oasis, ainsi que certains villages dans les plaines et sur les côtes».
«Plus de 29 mille douars, dans 1.272 communes, souffrant d'un tel déficit [ont été répertoriés]. Les régions et les domaines concernés ont été répertoriés par ordre de priorité. De même qu'ont été examinés environ 20.800 projets, dédiés à plus de 12 millions de citoyens, vivant dans plus de 24 mille douars, avec un budget global de 50 milliards de DH environ». Une mise à niveau de tous ces douars a été planifiée, dans les domaines de la santé, de l’infrastructure et de l’enseignement.
Cette étude a porté sur toutes les régions du Royaume. Elle a permis d'identifier plus de 29 mille Douars, dans 1.272 communes, souffrant d'un tel déficit. Les régions et les domaines concernés ont été répertoriés par ordre de priorité.
De même qu'ont été examinés environ 20.800 projets, dédiés à plus de 12 millions de citoyens, vivant dans plus de 24 mille Douars, avec un budget global de 50 milliards de dirhams environ.
Afin de garantir le succès d'un chantier social aussi ambitieux, Nous invitons le gouvernement à établir un plan d'action intégré, fondé sur le partenariat entre les différents départements ministériels et les institutions concernées, en vue de trouver les moyens de financement des projets et de définir un échéancier précis pour leur mise en œuvre.
Dans le même discours, le Roi a tancé les consuls et insisté sur la réforme de l’enseignement. L’enseignement et la lutte contre la pauvreté sont statistiquement les deux dossiers qui sont revenus le plus souvent dans le discours du Trône.
En 2015 donc, le Roi a rappelé l’importance des langues étrangères ainsi que d’un cursus de formation qui développe l’esprit critique qui permette aux élèves d’accéder au marché du travail. L’introduction des langues étrangères dans l’enseignement public a fait l’objet tout au long du mandat du précédent gouvernement, d’une résistance sourde et permanente.
Après 2016 où il est revenu à l’exercice du bilan, sans s’attarder sur les thèmes de conjoncture, le Roi a introduit par son discours du Trône en 2017, la notion de reddition des comptes. Le discours n’a pas été consacré à Al Hoceima, mais son contenu était clairement né des événements d’Al Hoceima.
Cette année, le discours du Trône est attendu dans un contexte de recherche d’un nouveau modèle de développement et après un boycott qui reflète un malaise social et économique indéniable. Il en va de même sur le plan politique, où tous les partis ou presque sont ravagées ou en reconstruction.
Dans cette période d’attentisme, la parole du Roi est très attendue.
Source : médias24.com