Partager sur :

Montée de l'extrême droite en France : inquiétudes de Macron et débat sur les "harraga" marocains

Maglor - La montée de l'extrême droite en France a "inquiété" le président Emmanuel Macron, le poussant à dissoudre l'Assemblée nationale et à appeler à de nouvelles élections législatives. Il a attaqué le "Rassemblement national" dirigé par Marine Le Pen, hostile aux migrants. Cependant, son conseiller d'origine libanaise, Elie Hatem, a relativisé cette inquiétude, affirmant que "l'arrêt du flux migratoire, notamment des Marocains, vers la France a des raisons objectives".

Le Rassemblement national appartient à l'extrême droite française et a été fondé par Jean-Marie Le Pen en 1972 sous le nom de "Front national". Lors des dernières élections européennes, le parti a remporté une victoire éclatante contre le parti "La République En Marche" de Macron.

Actuellement, le parti d'extrême droite mène une campagne électorale en France après la dissolution du parlement. Elie Hatem a qualifié cette décision de Macron de "grande surprise", mais a noté qu'en se basant sur les résultats des élections européennes, "les prévisions indiquent que le Rassemblement national gagnera des sièges supplémentaires".

Hatem a ajouté que changer l'opinion publique française "est difficile dans cette courte période avant les élections législatives suivant les européennes".

"Le Pen n'est pas hostile aux migrants"

Le parti de Le Pen adopte des positions strictes concernant les migrants illégaux, surtout ceux impliqués dans des crimes, visant à les renvoyer dans leurs pays d'origine. Récemment, après la victoire de Jordan Bardella, le leader du parti au Parlement européen, une alliance potentielle avec les Républicains dirigés par Éric Ciotti a émergé, mais ce dernier a été démis de la présidence du parti après cette alliance. Hatem a affirmé que "ce renvoi n'affecte pas notre accord sur toutes les idées".

Elie Hatem, avocat d'origine libanaise et ancien conseiller de Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général des Nations Unies, ainsi que de personnalités comme l'ancien président libanais Amine Gemayel et l'ancien président chypriote Glafcos Clerides, a déclaré que "les positions de Marine Le Pen sur l'immigration sont alignées avec celles des Républicains et même du parti de Macron".

Il a ajouté que "le parti de Le Pen n'est plus le Front national. Les idées du nouveau parti se sont détachées de celles de l'ancien parti en ce qui concerne les migrants, ce qui pourrait avoir des conséquences graves".

"Un discours non hostile aux personnes"

Elie Hatem a souligné que le discours de Le Pen n'était "pas hostile aux individus migrants ou étrangers, mais critiquait principalement la politique française sur ce sujet". Il a expliqué que "ce que nous visons, c'est de réguler l'arrivée des migrants en France, qui n'a pas les moyens d'accueillir ces nombres".

Concernant la nécessité pour les entreprises françaises de la main-d'œuvre immigrée, le politicien français a mentionné que "la situation économique est difficile, et les entreprises françaises ne peuvent supporter la faillite qu'elles connaissent, surpassant leur besoin en main-d'œuvre qui est bien sûr disponible parmi les Français".

Il a souligné que "la France, en accueillant des migrants, les a installés dans des tentes, incapable de leur offrir une vie décente et de réaliser leur rêve après avoir risqué leur vie pour migrer". Il a affirmé que "les migrants ont voté pour le parti en raison de l'absence de ton raciste à leur égard".

"Les 'harraga' marocains"

Le conseiller de Marine Le Pen au Rassemblement national a rejeté l'idée de "renvoyer les migrants illégaux marocains", précisant que le parti cherche à améliorer leurs conditions dans leur pays d'origine en invitant les entreprises françaises à investir sérieusement au Maroc, créant ainsi des emplois et renforçant les relations francophones avec Paris. Il a affirmé que "cela pourrait conduire à une migration inverse des Français vers le Maroc à la recherche d'opportunités de travail".

En revanche, Elie Hatem a défendu la "volonté de l'Europe de disposer d'une main-d'œuvre qualifiée en provenance de pays comme le Maroc, la Tunisie et l'Égypte, en échange du renvoi des migrants condamnés par la justice", ajoutant que "cela est tout à fait normal et est également une exigence des États-Unis avec d'autres pays, et même le Maroc n'accepterait pas de garder des migrants condamnés sur son territoire ou de permettre une immigration désorganisée".

Dans le même contexte, Hatem a affirmé que "la France dispose d'une abondance de main-d'œuvre française et fait face à un problème de chômage et à l'émigration de ses jeunes vers le Royaume-Uni et d'autres pays", se demandant "comment les jeunes migrants pourraient-ils trouver de meilleures opportunités dans un pays en faillite comme la France?".

Enfin, le conseiller de la présidente du Rassemblement national en France a souligné que "la montée de l'extrême droite en France ne nuira pas aux relations avec le Maroc", affirmant que "le parti de Le Pen cherche des solutions plus profondes à l'immigration, évitant de laisser les pays de transit et d'origine seuls sans soutien politique, et sensibilisant les candidats à l'immigration que les chances de trouver du travail en France sont très faibles en raison de la situation politique difficile".

Partager sur :