
Hicham TOUATI - Dans un contexte caractérisé par une recrudescence préoccupante des cas de violence scolaire, phénomène qui a récemment ébranlé la société marocaine, certains incidents atteignant un degré de gravité extrême, une interrogation pressante s’impose : quelles sont les causes profondes de ce phénomène grandissant ? Et comment y faire face de manière efficace ? La déclaration de M. Noureddine AKKOURI, président national de la Fédération des associations de parents d’élèves au Maroc, met en lumière les racines de cette crise et propose une vision globale pour y remédier.
M. AKKOURI a souligné que la violence scolaire n’est plus un phénomène marginal, mais une menace directe pour la stabilité des établissements éducatifs, aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Il a expliqué que les causes sont multiples et complexes, allant de la désintégration familiale et du recul du rôle des parents dans l’éducation et le suivi des enfants, en passant par les conditions économiques difficiles qui poussent les parents à se concentrer sur la recherche du quotidien au détriment de l’encadrement familial, jusqu’à la prolifération des drogues aux abords de certaines écoles, devenues accessibles aux élèves de manière alarmante.
Le président de la Fédération a ajouté que les élèves recourant à la violence sont souvent ceux qui éprouvent des difficultés scolaires ou qui ont décroché du système éducatif, ce qui génère chez eux un sentiment de frustration et de ressentiment envers leur environnement scolaire. Il a également souligné que l’addiction excessive au monde virtuel et aux réseaux sociaux contribue à aggraver ce problème, les élèves passant de longues heures dans l’espace numérique, loin de tout contrôle familial ou scolaire.
M. AKKOURI n’a pas manqué de rappeler le rôle des établissements éducatifs, des cadres administratifs et pédagogiques dans la lutte contre ce phénomène, insistant sur la nécessité de renforcer la surveillance dans les salles de classe et les espaces scolaires, ainsi que d’appliquer strictement les règlements internes interdisant les comportements inacceptables, tels que l’introduction de téléphones portables ou le port de tenues inappropriées. Il a également appelé à une collaboration entre toutes les parties prenantes, y compris les associations de parents et la société civile, pour identifier les comportements violents et intervenir rapidement afin d’y remédier.
Dans le même ordre d’idées, nous avons suivi une déclaration audacieuse du directeur régional du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement primaire et des Sports à El Jadida, qui a également insisté sur la nécessité de prendre des mesures strictes pour faire face à la violence scolaire. Il a précisé que ce phénomène ne se limite plus aux élèves, mais s’étend désormais aux agressions contre les cadres administratifs et pédagogiques, ce qui exige une intervention urgente et coordonnée.
En conclusion, la violence scolaire reste un défi de taille qui exige des efforts intégrés de toutes les parties concernées. Outre le renforcement de la surveillance et de l’encadrement au sein des établissements éducatifs, il est essentiel de repenser le rôle éducatif de la famille et de la soutenir pour lui permettre de jouer pleinement son rôle dans l’éducation des enfants. Par ailleurs, le renforcement des canaux de communication entre les écoles, les familles et la société civile sera une étape clé pour construire un environnement scolaire sûr et stable, où les élèves pourront grandir et apprendre à l’abri des dangers de la violence et de la toxicomanie.