Du 5 au 7 octobre, à l’espace culturel L’Uzine, à Casablanca, des artistes de la nouvelle scène créative algérienne viendront à la rencontre du public marocain.
La nouvelle scène artistique algérienne s’invite à Casablanca. Photographes, graphistes, rappeurs… L’événement « Casalgéria », qui se tiendra du 5 au 7 octobre, à l’espace culturel L’Uzine, à Casablanca, sera l’occasion pour le public marocain de rencontrer la nouvelle scène artistiques algérienne.
L’année dernière, avec Palest’In&Out, c’était la jeunesse artistique palestinienne qui était à l’honneur. La rencontre a tellement plu aux Casaouis que L’Uzine et la Fondation Touria et Abdelaziz Tazi ont décidé de développer le programme MMA : trois jours consacrés, chaque début de saison, à la création du Maghreb et du monde arabe.
« Le jeune public casablancais a vraiment soif de connaître son semblable. Celui du ‘‘grand nous’’ : du continent africain ou du monde arabe. Et comme la visibilité de cette jeune génération est minime, nous essayons de créer des ponts pour que cette jeunesse se rencontre », explique Maria Daïf, directrice générale de la fondation, à Middle East Eye.
La première journée de l’événement, réalisée en partenariat avec le lieu d’art et de création d’Alger Brokk’art qui est à l’origine de l’affiche, sera dédiée à la photographie et au graphisme.
Le Collectif 220, composé de sept photographes, viendra présenter un récit photographique ancré dans différentes zones du territoire algérien. Les membres du Collectif 220 sont Yassine Belahsene, Houari Bouchenak, Youcef Krache, Fethi Sahraoui et Abdo Shanan.
Le même jour, le graphiste Hicham Gaoua, alias El Moustach, considéré comme la nouvelle star de la pop algérienne exposera ses portraits aux couleurs vives. Dans cette série, il revisite les grandes figures historiques de la guerre d’indépendance algérienne.
Enfin, le compositeur et beatmaker El 3ou viendra revisiter, dans un DJ set inédit, le répertoire de la musique algérienne des années 1970-1980 en fin de soirée. Certains de ses remix sont d’ailleurs illustrés par El Moustach.
Le lendemain, c’est le cinéma qui sera à l’honneur. Le réalisateur algérien Abdelmajid Kellou a sélectionné quatre films (Les jours d’avant de Karim Moussaoui, Babour Casanova de Karim Sayad, Birds de Louisa Beskri et Dans ma tête un rond-point de Hassan Ferhani), qui seront projetés à L’Uzine.
Après avoir travaillé comme responsable jeune public à la cinémathèque de Tanger, Abdelmajid Kellou vit désormais à Alger où il prépare son propre film documentaire.
Le rappeur algérois Diaz clôturera l’événement le 7 octobre. L’artiste, dont le surnom fait référence au médicament antistress diazepam, a, entres autres, développé une plateforme multimédia, El Houma (le quartier), où se croisent peinture, vidéo et musique. Le rappeur est passé par le mythique MBS (le Micro brise le silence), premier groupe à rapper en arabe dans le monde.
« En Algérie, la création alternative commence doucement à se faire une petite place à Alger. Comme au Maroc, c’est par l’art et la culture que la jeunesse résiste à des contextes complexes et propose un autre regard sur la région, notamment à l’étranger, qui en a souvent un regard biaisé », conclut Maria Daïf.
Margaux Mazellier (MEE)