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Espagne : Arrestation du chef d’un groupe extrémiste pour incitation à des attaques contre des Marocains à Torre Pacheco

Maglor - Madrid – 16 juillet 2025 | La Guardia Civil espagnole a procédé à l’arrestation du chef présumé d’un groupe extrémiste, accusé d’avoir incité à des actes de violence raciste visant des Marocains dans la localité de Torre Pacheco, située dans la région de Murcie, au sud-est de l’Espagne.

Un leader de la haine arrêté

L’homme, identifié comme C.L.F., 29 ans, a été interpellé à Mataró (Barcelone). Il est soupçonné d’avoir dirigé le groupe suprémaciste "Deport Them Now UE", qui utilisait la plateforme Telegram pour diffuser des messages incitant à des « chasses » contre les immigrés marocains. Son canal Telegram, désormais fermé, appelait ouvertement à la violence ciblée contre des jeunes Maghrébins.

Lors de la perquisition menée à son domicile, les autorités ont saisi plusieurs supports numériques destinés à être analysés. L’enquête est supervisée par le parquet chargé des délits de haine à Murcie et par le juge d'instruction de San Javier.

Un contexte explosif à Torre Pacheco

Cette arrestation survient après une série de violences survenues à Torre Pacheco, où des groupes d’extrême droite ont multiplié les attaques contre des commerces tenus par des Marocains, incendié des véhicules et harcelé des familles immigrées. Ces actes sont survenus dans un climat déjà tendu, après la diffusion d'une vidéo montrant l'agression d’un homme espagnol âgé, présumément par un jeune d’origine maghrébine.

Si la justice poursuit l’enquête pour établir les faits autour de cette agression, les actes de représailles qui ont suivi ont provoqué l’indignation à travers le pays.

Réaction marocaine et appel au calme

Le Consulat général du Maroc à Murcie et plusieurs responsables associatifs marocains ont exprimé leur inquiétude face à cette montée de la haine. Un appel au calme a été lancé à l’adresse des jeunes Marocains installés à Torre Pacheco, les invitant à « éviter tout comportement susceptible d’aggraver la situation ».

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a également réagi, appelant les autorités espagnoles à agir avec fermeté contre les discours de haine et à protéger les citoyens marocains installés légalement sur le territoire espagnol.

Une réponse politique attendue

Le gouvernement espagnol, par la voix du ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, a condamné les actes racistes et les propos violents relayés en ligne. Il a mis en garde contre « l'instrumentalisation politique » de la haine par certaines formations d’extrême droite, pointant indirectement le parti Vox et ses élus régionaux.

Le Premier ministre Pedro Sánchez a également échangé avec les autorités marocaines, soulignant l’importance des liens entre les deux pays et la nécessité de maintenir un climat de respect et de sécurité pour tous.

Maglor.fr reste mobilisé

Alors que la communauté marocaine d’Espagne reste sous le choc, Maglor.fr continue de suivre de près l’évolution de cette affaire et les réponses politiques et judiciaires qui en découlent. Cette affaire pose une fois de plus la question de la montée des discours xénophobes en Europe et de la responsabilité collective pour y faire face.

✍️ Rédaction Maglor.fr
📍 Avec les agences : EFE, El País, Yabiladi, Cadena SER, Reuters

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