Maglor - Le titre de séjour pour soins, un dispositif qui permet aux étrangers gravement malades de séjourner en France pour bénéficier de traitements indisponibles dans leur pays d'origine, est actuellement au cœur du débat politique. Ce dispositif, bien que méconnu du grand public, suscite des critiques croissantes, notamment de la part de responsables politiques de droite.
Brigitte Barèges, députée UDR et ancienne maire de Montauban, figure parmi les voix qui s’élèvent pour demander la suppression de ce dispositif. Elle le décrit comme une « dérive » et souligne que le nombre total des bénéficiaires, y compris les renouvellements, atteindrait environ 20 000 personnes par an. Selon elle, cette situation représente un fardeau pour le système de santé français et engendre une inéquité envers les citoyens français.
Le titre de séjour pour soins impose des conditions strictes. Le demandeur doit résider habituellement en France et prouver que son état de santé nécessite une prise en charge médicale indisponible dans son pays d’origine. De plus, l'absence de traitement doit entraîner des conséquences graves et le demandeur ne doit pas constituer une menace pour l’ordre public. Le titre est généralement délivré pour deux ans et est renouvelable sous réserve de la persistance des conditions initiales.
En 2022, le nombre de nouveaux titres a diminué (3 280 contre 4 400 en 2021), mais le dispositif reste sous le feu des critiques. Les Algériens, suivis des Ivoiriens, Congolais, Géorgiens et Guinéens, figurent parmi les principales nationalités bénéficiaires. Les pathologies concernées incluent surtout des maladies infectieuses, des troubles mentaux et des maladies cardiovasculaires.
Les opposants au dispositif avancent plusieurs arguments. En premier lieu, ils mettent en avant la charge financière pour le système de santé français, affirmant que la France ne peut plus se permettre cette « générosité ». Ensuite, ils soulignent l’injustice perçue par certains citoyens français qui ont eux-mêmes des difficultés à accéder aux soins. Enfin, des craintes d’abus existent : certains craignent que le dispositif ne devienne une porte d’entrée détournée à l’immigration avec des fraudes potentielles.
La question reste complexe, opposant la nécessité d’humanité et de solidarité internationale aux contraintes budgétaires et aux priorités nationales. Le débat semble loin de trouver une solution consensuelle et illustre les tensions persistantes autour de la politique migratoire en France.