Partager sur :

" Droits humains bafoués à Tindouf " par Charles Saint-Prot

Depuis le milieu des années 1970, quelques milliers de personnes vivent dans des camps au fin fond du désert Algérien dans la région de Tindouf. 

Ces personnes qualifiées de réfugiés mais qui ne sont que des séquestrés sont les otages du conflit créé par le régime algérien sur le Sahara marocain.

Ce sont des otages qui servent à accréditer l’idée que le groupe séparatiste du Polisario gouvernerait une population d’originaires du Sahara marocain.

Même les organismes des Nations Unies présents sur place n'ont pas réussi à assurer la protection humanitaire garantie par le droit international à ces personnes.

Ces personnes qui sont arrivées, souvent par la contrainte, dans cette zone au milieu des années soixante-dix, ont, selon la convention de Genève de 1951 sur les réfugiés, ratifiée par l’État hôte à savoir l'Algérie, des droits fondamentaux.

Ces droit sont bien référencés : la liberté de circuler, de travailler, le droit à la santé, et surtout et avant tout le droit de retourner dans leur pays d'origine, le Maroc ou d’être réinstallé dans un pays tiers

Le droit au rapatriement est un droit fondamental dans le droit des réfugiés

Or comme le rapporte les plus sérieux des organismes, ces libertés fondamentales leurs sont radicalement interdites et les seules personnes qui arrivent à revenir au Maroc le font par la fuite au péril de leurs vies en passant par la Mauritanie

En effet, les camps de Tindouf en Algérie sont placés sous le contrôle des forces armées algériennes et de la milice du Polisario

Un système de répression

Afin de conserver ces populations à l'intérieur des camps, un système de répression a été mis en place, notamment la séparation des enfants avec leurs parents

Alors que dans tous les camps de réfugiés du  monde, la scolarité est assurée sur place, à Tindouf, les enfants  ont été enlevés à leurs parents  et envoyés  dès l'âge de 7 ans à Cuba pour recevoir  un endoctrinement idéologique.

En outre, la situation réservée aux femmes dans les camps de Tindouf a fait l’objet de nombreuses dénonciations.

Ainsi, au parlement européen, lors de la journée de la femme en 2013, deux rescapées Maghlatta Dlimi et Khadijatou Mohamed ont exposé que les femmes dans les camps de Tindouf sont privées de leurs droits les plus fondamentaux, et sont souvent victimes de l'exclusion et d'agressions sexuelles. Elles sont privées de liberté de mouvement, liberté d'expression et font l'objet de traitements inhumains et dégradants. 

Aux violations graves des droits de l’homme s’ajoutent des interdictions faites aux organismes onusiens à commencer par le HCR. Ainsi, le HCR ne peut procéder au recensement des populations  

Des explications

Cette interdiction s’explique pour deux raisons majeures :

D’abord, l’Algérie veut gonfler les chiffres des prétendus réfugiés afin d'appuyer la fiction séparatiste du Polisario. 

Ensuite il s’agit de priver ces personnes de papiers d'identité de façon à les conserver sous contrôle

En droit international, les États sont responsables de tout ce qui se passe sur leur territoire, l’Algérie est donc juridiquement responsable de la situation de ces personnes.

 Alger a pour politique d’entretenir la misère humaine des camps de Tindouf afin d’attirer la sympathie des visiteurs de ces camps et surtout des organismes d’aide humanitaire.

Nous touchons ici à une autre raison majeure de ce défaut de recensement. Il s’agit de trafiquer les chiffres pour recevoir un important surplus d’aide humanitaire. Cette aide est revendue par des officiels algériens et des membres du Polisario.

L’Algérie a imposé sans aucune justification un chiffre de 165 000. Ce chiffre a été contesté par les ONG et les pays donateurs au point de conduire le bureau européen antifraude de l’union européenne OLAF à faire une enquête en 2003.

Suite à cette enquête la population a été ramenée à 90 000, l'Algérie refusant toujours toute opération de recensement

En réalité, la population concernée par le conflit ne devrait pas dépasser les 30 000 personnes.

Il y a donc une véritable imposture. Pour l’entretenir des atteintes graves aux droits humains sont commises contre des personnes qui ne sont que des pions pour le régime algérien et les chefs du Polisario. Et cette situation perdure. Ainsi, l’opposant au Polisario Fadel Breïka a été enlevé mi-juin 2019 et emprisonné pendant cinq mois à Tindouf ainsi que 2 autres opposants

Dans cette affaire la responsabilité des services algériens dans la répression des sahraouis opposés à la ligne séparatiste du Polisario est avérée. Selon fadel breika « l’enlèvement était un acte des services algériens qui ont participé à mes interrogatoires et tortures, uniquement parce j’avais organisé une manifestation devant l’ambassade d’Alger à Madrid pour exiger la vérité sur la disparition de mon cousin 

Le désastre humain est patent pour ce qui concerne les malheureuses personnes qui sont regroupées – séquestrées - dans la région de Tindouf où elles sont utilisées par la propagande du Polisario. Tous ceux qui le peuvent s’enfuient et tentent de revenir au Maroc. Les autres vivent dans la terreur, soumis au despotisme des chefs du Polisario.

Si dans le cadre du conflit sur le Sahara marocain, la situation des droits de l’homme au Sahara est préoccupante c’est donc dans les camps de Tindouf en Algérie, donc du côté des séparatistes du Polisario

Les avancées du Maroc

En revanche, les avancements en matière de droits de l’homme réalisés par le Maroc ont été attestés non seulement par plusieurs ONG mais aussi par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Dans sa Résolution 2218 du 28 avril 2015, adoptée à l'unanimité, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est félicité « des mesures et initiatives entreprises par le Maroc pour renforcer les commissions régionales du Conseil national des droits de l'Homme à Dakhla et Laayoune ».

Il faut aussi souligner que, en dehors de l’action du CNDH et de la coopération avec les institutions onusiennes, le Maroc ouvre largement son territoire aux observateurs extérieurs. Ce n’est pas le cas du côté de Tindouf où règne l’opacité la plus totale

Le souci de la vérité conduit à reconnaitre que le Maroc a consenti des efforts intenses en matière de droits de l’homme. Tel n’est pas le cas dans les camps contrôlés par l’Algérie et le Polisario.

 Il ne faut pas se tromper de priorité : lorsqu’on s’inquiète de la situation des droits humains dans le conflit sur le Sahara marocain ce n’est pas du côté du Maroc qu’il faut regarder mais plutôt du côté algérien et des séparatistes.

Charles Saint-Prot

 

Charles Saint-Prot est un géopolitologue et islamologue français. Il est directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques (OEG) à Paris, un centre de recherches sur les relations internationales créé en 2014

Français
Partager sur :