Une vingtaine «d’entreprises américaines étaient désireuses de trouver des partenaires algériens».
La représentation diplomatique US qui s’est distinguée, ces derniers mois, à travers le dynamisme de son ambassadeur à Alger, sait manifestement manier le verbe et afficher une position de stricte neutralité, doublée d’une marque de respect que les Algériens apprécient particulièrement.
La dernière sortie du représentant diplomatique américain à Alger, à l’occasion de la fête nationale de son pays traduit parfaitement un engagement de rester en dehors de la crise algérienne, tout en mettant en évidence un souhait «amical» de voir la crise prendre fin. «Nous avons tous observé avec une attention particulière le peuple algérien écrire pacifiquement un nouveau chapitre de l’histoire extraordinaire de ce pays», souligne l’ambassadeur, John Desrocher, dans une allocution prononcée mercredi dernier, à l’occasion de la fête nationale de son pays. «L’avenir de l’Algérie appartient aux seuls Algériens; les États-Unis veulent vraiment rester un partenaire fort pour l’Algérie alors que le pays entre dans une nouvelle ère», rappellera le diplomate.
Evoquant longuement les rapports algéro-américains, tout en insistant sur les aspects positifs, l’ambassadeur conclura son propos en convoquant l’histoire. Il dira, concernant cette relation, qu’elle «remonte à avant la création du Département d’État des États-Unis il y a deux cents trente ans». Ce rappel historique, certainement nécessaire, pour planter le décor d’un partenariat qui devrait être d’exception, n’empêche pas John Desrocher de céder un peu à la langue de bois et de souligner: «Nous avons maintenu des relations presque constantes depuis la fondation de nos nations, tout en continuant à développer des liens étroits entre nos gouvernements, nos économies et nos peuples.»
Un beau tableau qui ne trouve pas son accomplissement dans la réalité de la coopération économique, actuellement au ralenti. Sur cet aspect des choses, l’ambassadeur s’est, en effet, contenté de généralités et indiqué des bouts des lèvres qu’ une vingtaine «d’entreprises américaines étaient désireuses de trouver des partenaires algériens.»
Le Conseil d’affaires algéro-américain, censé promouvoir la coopération économique, ne peut pas prétendre à des résultats exceptionnels. Mais qu’à cela ne tienne, l’ambassadeur ne veut pas verser dans le bilan et mise sur «Ramzi Ouali, président de la Chambre de commerce algéro-américaine et du nouveau conseil d’administration de la Chambre à la suite du renouvellement de sa licence en 2018». A bien lire l’allocution de l’ambassadeur, «l’AmCham deviendra une force puissante dans l’établissement de liens commerciaux plus étroits entre nos pays». Un vœu que partagent certainement tous les Algériens, à condition qu’il trouve son chemin à la concrétisation.
Saïd Bouceta