Des milliers de personnes ont participé au pèlerinage juif de la Ghriba, en Tunisie, qui s’est achevé hier jeudi soir sans incident, sous un très important dispositif sécuritaire.
Pendant deux jours, les pèlerins ont prié, chanté en hébreu, allumé des cierges et déposé des œufs sur lesquels ils ont écrit des vœux dans une cavité au fond de la synagogue de la Ghriba, la plus ancienne d’Afrique, située sur l’île de Djerba (sud). Environ 3.000 personnes ont participé au premier jour du pèlerinage, a indiqué un responsable de la police sur place.
Cette marche joyeuse faisait habituellement le tour des autres synagogues de l’île et des quartiers juifs avant d’être ramenée à la Ghriba. Ces dernières années, les festivités se cantonnent aux alentours de la synagogue pour raison sécuritaire. Selon René Trabelsi, co-organisateur de ce pèlerinage annuel, près de 400 Israéliens se trouvaient parmi les pèlerins.
Organisé chaque année au 33e jour de la Pâque juive, le pèlerinage de la Ghriba est au cœur des traditions des Tunisiens juifs, une communauté qui ne compte plus que quelque 1.200 âmes contre 100.000 avant l’indépendance en 1956. Il a durement souffert des attaques qui ont touché la Tunisie ces dernières années.
Dans son histoire, la synagogue a été ensanglantée à deux reprises: en 1985, plusieurs personnes sont tuées par un policier. Puis, en avril 2002, 21 personnes, dont une majorité d’Allemands, périssent dans un attentat revendiqué par Al-Qaïda.
Quelque 8.000 fidèles participaient au pèlerinage de la Ghriba jusqu’en 2002. Après une série d’attentats meurtriers en 2015 visant des touristes et les forces de l’ordre tunisiennes, la situation sécuritaire en Tunisie s’est largement améliorée ces deux dernières années, mais l’état d’urgence reste en vigueur sur l’ensemble du territoire.