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Premières municipales libres en Tunisie

Les Tunisiens votent ce dimanche pour les premières municipales libres depuis 2011. Le scrutin ne suscite guère d'enthousiasme.

Les Tunisiens se rendent aux urnes dimanche pour les premières élections municipales libres du pays, attendues depuis la révolution de 2011. Le scrutin, crucial pour enraciner le processus démocratique, est toutefois accueilli sans grande ferveur. Après les premières élections pour désigner une assemblée constituante en 2011, puis les législatives et la présidentielle en 2014, les municipales ont été repoussées par quatre fois en raison de blocages logistiques, administratifs et politiques.

«Ce dimanche ne sera pas comme les autres jours. Pour la première fois (depuis la révolution) le peuple tunisien est appelé à participer à des élections municipales, un événement qui paraît ordinaire alors qu'il est très important!», a dit vendredi le président Béji Caïd Essebsi. Il a appelé à une «participation massive».

Les observateurs s'attendent cependant à une forte abstention. Sept ans après la révolution, qui avait suscité de nombreux espoirs, beaucoup de Tunisiens se disent démobilisés face à l'inflation qui frôle les 8%, au chômage persistant au-dessus des 15% et aux arrangements entre partis.

Sécurité renforcée

«Ces municipales ne vont rien changer pour nous. Nous serons toujours sur la même charrette sans roues ni cheval», a lancé une femme au foyer de 34 ans, Hlima, pendant la campagne. De 08h00 à 18h00, les 11'185 bureaux de vote accueilleront les Tunisiens qui éliront les conseillers municipaux lors d'un scrutin proportionnel à un tour. Ces conseillers devront, à leur tour, élire les maires. Ils ont jusqu'à mi-juin pour le faire.

Plus de 57'000 candidats sont en lice, dont la moitié de femmes et de jeunes. Sur les 2074 listes en course, 1055 sont issues de partis, 860 indépendantes et 159 de coalition. Les résultats sont attendus dans les prochains jours.

Quelque 60'000 policiers et militaires ont été mobilisés, alors que le pays demeure sous état d'urgence depuis des attentats djihadistes meurtriers en 2015.

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