
Par Maglor - La compagnie maritime Intershipping, basée à Tanger, est plongée dans une crise profonde qui a atteint son paroxysme avec la saisie de ses navires par les autorités espagnoles. Cette situation a laissé les employés dans l'incertitude, et aujourd'hui, des travailleurs mécontents se sont rassemblés devant le bureau de l'entreprise pour revendiquer leurs droits et exprimer leur frustration.
Selon nos sources, les autorités portuaires de Tanger ont procédé à la saisie du navire "Detroit Jet" d'Intershipping en raison d'arriérés de dettes dépassant les 700 millions de centimes. Cette action a été suivie d'un avertissement du capitaine du port de Tanger, soulignant la fin des licences du navire et les problèmes mécaniques menaçant la sécurité des navires voisins.
La crise financière d'Intershipping ne se limite pas à cette saisie. Des dettes s'accumulent, atteignant des montants astronomiques. Selon le tribunal commercial de Tanger, la compagnie doit plus de 270 milliards de centimes à la Direction des Douanes et aux percepteurs des impôts, en plus de 42 milliards de centimes envers la Direction Générale des Impôts. Ces chiffres colossaux mettent en lumière une gestion financière défaillante qui a des répercussions graves non seulement sur l'entreprise mais aussi sur ses employés.
Les employés, quant à eux, se retrouvent au cœur de cette tourmente. Non seulement leurs salaires sont en suspens depuis plus de deux mois, mais la saisie des navires compromet également leur emploi et leur sécurité financière. Le rassemblement devant le bureau d'Intershipping témoigne de la détresse des travailleurs, qui exigent des réponses immédiates et transparentes de la direction de l'entreprise.
Le contexte économique difficile, exacerbé par la crise de la COVID-19, a déjà mis à l'épreuve de nombreuses entreprises, mais la situation d'Intershipping révèle des failles structurelles profondes. Les travailleurs, déjà confrontés à des conditions de vie difficiles, se trouvent aujourd'hui dans une situation précaire.
Les représentants syndicaux vont-ils intervenir de manière proactive pour défendre les salariés d'Intershipping dans cette période de crise ? Envisagent-ils de mener une action collective visant à protéger les droits des travailleurs et à négocier avec la direction de l'entreprise pour résoudre la situation précaire actuelle ?
L'État marocain envisage-t-il d'intervenir afin de secourir Intershipping, la seule compagnie maritime marocaine opérant dans la flotte navale reliant le Maroc à l'Espagne ? Cette compagnie a joué un rôle crucial en soutenant les Marocains résidant à l'étranger lors de la crise de la COVID-19.