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Le Maroc refuse des centres d’accueil européens sur son sol

Le Maroc "rejette" le concept de centres d'accueil hors-UE envisagé par l'Union européenne pour externaliser la gestion des flux migratoires hors de ses frontières, a déclaré aujourd'hui le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita. "Le Maroc rejette et a toujours rejeté ce genre de méthodes pour la gestion de la question des flux migratoires", a-t-il déclaré après une rencontre à Rabat avec son homologue espagnol Josep Borrell, en dénonçant les "solutions faciles" et les "mécanismes contre-productifs".

Le Maroc refuse catégoriquement de voir s’installer sur son sol d’éventuels centres de migrants comme le souhaite au Maghreb certains pays de l’Union européenne pour servir de « plateformes de débarquement hors de l’Europe ».

Nasser Bourita a tranché net sur la question lors d’un point de presse tenu à l’issue d’une rencontre avec son homologue espagnol, Josep Borell, le 28 juin à Rabat : « Le Maroc rejette et a toujours rejeté ce genre de méthodes pour la gestion de la question des flux migratoires, » a déclaré le ministre des Affaires étrangères.

Celui-ci a également dénoncé des « solutions faciles » et des « mécanismes contre productifs ». Bourita a toutefois signalé que les questions relevant de la migration et de la lutte anti-terrorisme relèvent des compétences des ministres de l’Intérieur des deux pays qui se rencontraient le même jour.

La question des « plateformes de débarquement » doit être évoquée lors du sommet européen sur les migrations qui s’est ouvert le 28 juin à Bruxelles.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie marocaine a encensé le modèle de coopération maroco-espagnol dans le domaine de la gestion des flux migratoires affirmant qu’il est un « exemple, puisqu’il traite le phénomène dans sa globalité ». Pourtant, ces dernières semaines, des critiques au sein de la classe politique espagnole ont fusé contre Rabat accusé de laxisme. L’accentuation des arrivées de migrants sur le sol espagnol via notamment le Détroit de Gibraltar serait due à une politique délibérée du Maroc, selon l’opposition de droite. Celle-ci charge le gouvernement Sanchez d’avoir suscité un relâchement du Maroc par ses récentes initiatives en faveur des sans-papiers…

La rencontre entre Nasser Bourita et le nouveau chef de la diplomatie espagnole, a également été l’occasion d’évoquer le rôle que peut jouer le royaume ibérique dans les relations entre le Maroc et les 28. « L’Union européenne n’a pas accordé assez d’attention au Maroc » a notamment déclaré Josep Borell, avant de s’engager à ce que Bruxelles porte sur le Royaume « une attention approfondie » en plaidant pour le développement des accords sur la pêche et l’agriculture qui sont en cours de négociation.

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