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Le Roi Mohammed VI et la nouvelle approche pour le développement de l'Afrique et la promotion de la ZLECAF

Maglor a le plaisir de partager un article du Dr Najib Kettani, Président Fondateur & international de l'Organisation Maroc Afrika Cultures & Développement, tiré de l'édition 5 du magazine de l'OMA (Voir ci-dessous). L'article met en lumière l'Initiative Royale du Roi Mohammed VI du Maroc, annoncée en novembre 2023, visant à renforcer la sécurité, la stabilité et la prospérité partagée dans les 23 États africains Atlantique. Cette initiative propose l'utilisation des infrastructures marocaines pour favoriser le désenclavement des pays du Sahel et les intégrer au commerce international. La réunion ministérielle de coordination a rassemblé les ministres des Affaires étrangères des pays sahéliens, exprimant leur adhésion et gratitude envers le souverain marocain. L'article souligne également l'engagement historique du Maroc envers le développement africain à travers divers projets et sa participation à des opérations de paix. Le Dr Najib Kettani conclut en mettant en avant la vision du Roi pour une coopération Sud-Sud et un soutien continu au développement du continent. Bonne lecture.

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De la parole à l’action. Moins de deux mois après que le souverain marocain, SM le Roi Mohammed VI, ait annoncé, dans son discours adressé à la Nation le 6 novembre dernier à l'occasion du 48ème anniversaire de la Marche Verte, l’Initiative Royale visant à créer un cadre institutionnel regroupant les 23 états africains Atlantique en vue de consolider la sécurité, la stabilité et la prospérité partagée dans la région et à favoriser l'accès des pays du Sahel à l’Océan Atlantique, le Maroc a organisé une réunion ministérielle de coordination sur cette dernière initiative internationale, le 23 décembre 2023 à Marrakech.

On se rappelle que dans son discours, le Roi du Maroc avait, entre autres, déclaré que :

 

 « Pour résoudre les difficultés et les problèmes auxquels se trouvent confrontés les Etats frères du Sahel, la solution ne peut être exclusivement sécuritaire ou militaire, mais elle doit se fonder sur une approche de coopération et de développement commun.

Ainsi, pour favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique, Nous proposons le lancement d’une initiative à l’échelle internationale. Néanmoins, pour qu’une telle proposition aboutisse, il est primordial de mettre à niveau les infrastructures des Etats du Sahel et de les connecter aux réseaux de transport et de communication implantés dans leur environnement régional. Parce que Nous sommes convaincus que cette Initiative transformera substantiellement l’économie de ces pays frères et, au-delà, toute la région, le Maroc est disposé à mettre à leur disposition ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires ».

 

Moins de deux mois après ce discours, l’ambitieuse Initiative royale a ainsi pris corps. Le communiqué final de la réunion ministérielle qui a expliqué les contours de cette Initiative, et à laquelle ont pris part les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad, réunis autour de leur homologue marocain, laisse entrevoir que la démarche de SM le Roi Mohammed VI a été accueillie avec satisfaction et reconnaissance au point que ces responsables sahéliens n’ont pas hésité d’adhérer à l’Initiative et ont exprimé leur gratitude au Souverain chérifien pour ce projet.

Les projets structurants que le Maroc ambitionne de réaliser dans le cadre de cette Initiative ne font aucun doute sur la volonté de SM le Roi de voir les pays du Sahel sortir de leur situation minée par une insécurité qui entrave leur développement socio-économique.

Pour le souverain chérifien, apporter une « solution » qui soit « exclusivement sécuritaire ou   militaire » ne saurait suffire ; en contrepartie, il propose une solution qui soit plutôt fondée sur une « approche de coopération et de développement commun ».

L'offre marocaine dans ce cadre consiste à mettre ses infrastructures routières, portuaires (à travers le port de Dakhla en construction amené à devenir le port des pays du sahel) et ferroviaires à la disposition de ces Etats frères ; ce qui leur donne des perspectives de désenclavement géographique et accroit leur pénétration dans le commerce international.

Cette démarche n’est pas sans rappeler un fait historique important datant de 1765 où le Sultan Mohammed III (1720-1790) (1er sultan à reconnaître les tout nouveaux Etats-Unis) fonda le plus important port de commerce international du Maroc à Essaouira, entre l’Afrique, l’Europe et l'Amérique, longtemps surnommé « port de Tombouctou », point d’échange entre les longues pistes de commerce transsaharien et les grandes routes maritime.

Pour aller de l’avant et favoriser l’opérationnalisation de l’Initiative Royale, les chefs de diplomatie ont convenu de créer une Task Force nationale, dans chaque pays, afin de préparer et proposer les modalités organisationnelles de cette Initiative, ainsi que de procéder, dans les meilleurs délais, à la finalisation des propositions à soumettre à Sa Majesté le Roi Mohammed VI et aux Chefs d’Etat des pays du sahel concernés.

Cette Initiative royale n’est en réalité que le prolongement d’efforts que continue de déployer le Royaume pour une coopération Sud-Sud et pour une Afrique épanouie et prospère, à même de se prendre elle-même en charge.

Le développement du continent est une des priorités de la vision du Roi Mohamed VI. Ses actions en faveur de l’Afrique ont permis au Maroc de s’imposer comme un modèle de puissance régionale, suscitant même la jalousie de certaines puissances mondiales…

D’ailleurs, l’intervention reconnue du Maroc en Afrique touche plusieurs secteurs parmi lesquels la santé, la formation, l’agriculture, l’énergie ou encore le développement rural. Concernant la formation universitaire, le Royaume a déjà eu à encadrer plusieurs milliers étudiants devenus des élites dans leurs pays respectifs. La promotion de la paix n’est pas du reste puisque le Maroc a participé à de nombreuses opérations de maintien de la paix dans le but de prévenir les conflits et maintenir la stabilité dans le continent africain.

Un des projets phares dans lequel Rabat œuvre actuellement, sur le plan énergétique, est celui du gazoduc Nigeria-Maroc qui va transporter du gaz à travers le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie, avec extension vers des pays du Sahel, notamment le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Depuis le Maroc il sera raccordé au gazoduc Maghreb-Europe.

Les différents programmes ou chantiers entrepris par le Maroc dans différents pays africains positionnent d’emblée le Royaume comme un des soutiens forts du projet de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) en vigueur depuis le 1er janvier 2021, qui constitue d’ailleurs pour Rabat un projet prioritaire pour le développement du continent.

Il est à rappeler que la Zlecaf devrait stimuler le commerce intra-africain de 52,3 % d'ici 2025, augmenter les revenus de l'Afrique jusqu'à 450 milliards de dollars d'ici 2035, selon le FMI, et sortir 30 millions d'Africains de l'extrême pauvreté au moment où le commerce intra-africain ne représente actuellement que 15 % du commerce total du continent, contre 58 % en Asie et 67 % en Europe.

Pour revenir à l’Initiative Royale qui a pris corps fin décembre dernier, il est sans nul doute que cette démarche n’est pas du goût de certains pays qui se positionnent en Etats ennemis et fossoyeurs du développement de l’Afrique.

Sinon, comment expliquer la décision de l’Algérie de clôturer, quelques jours après la réunion de Marrakech, les comptes liés aux prêts accordés à certains gouvernements étrangers dont ceux du Mali et du Niger !

Plusieurs observateurs sont d’avis que cette mesure algérienne n’est pas anodine. Qu’à cela ne tienne, le Maroc, à travers la vision clairvoyante de son Roi, poursuit sa solidarité agissante et sans ambages en faveur de l’Afrique, et il n’y a pas de temps à perdre tant les défis sont énormes.

 

Dr Najib KETTANI

Président Fondateur & international de l’Organisation

Maroc Afrika Cultures & Développement

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