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Les influenceurs du Maroc surveillés par le fisc

Les influenceurs marocains dans le viseur du fisc. Alors même que leur statut n’est pas clairement défini par la loi, la DGI veut sa part du gâteau ! L’Administration fiscale vient de mettre en place une équipe de contrôleurs fiscaux pour enquêter sur les revenus de ces entrepreneurs 2.0. Une niche fiscale, que l’administration ne compte pas négliger.

De nos jours, l’exercice d’influenceur devient une véritable source de richesse. En effet, la création de contenus sur les réseaux sociaux, est une activité  si lucrative qu’elle est considérée comme la poule aux œufs d’or des temps modernes. Surtout avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

En effet, l’émergence des réseaux sociaux a conduit les marques à diversifier leur stratégie de communication dans ce marché estimé à 10 milliards de dollars (2020) et à 15 milliards de dollars en 2022.

C’est ainsi que l’on assiste au quotidien  à l’apparition de “nouveaux riches“, notamment chez les jeunes, qui sont devenus du jour au lendemain des stars des médias parfois même plus célèbres que des acteurs de cinéma ou d’artistes et des sportifs dans certains pays grâce à ce statut d’influenceur.

Ce dernier souvent sollicités par des marques et des sociétés dans le but de faire la promotion de leurs produits auprès des consommateurs profite d’une activité qui rapporte certes mais et qui est loin d’une réelle réglementation, ce qui n’a pas échappé aux pouvoirs publics des Etats, qui veulent mettre fin à cette « illégalité ». Nombre d’Etats, notamment en Europe, ont mis en place des lois concernant le placement de produits et leur promotion sur les réseaux sociaux, notamment par le biais des influenceurs.

Ces derniers sont ainsi identifiés comme des professionnels exerçant une activité lucrative à l’instar des autres professions. Comme de nombreux Etats ayant recouru à la promulgation de textes de loi afin d’encadrer cette activité, notamment en matière de fiscalité, le Maroc n’y a pas échappé.  

Aussi à l’aube de 2022, le Parlement marocain vient d’approuver une nouvelle disposition fixant des règles visant à mettre fin à cette activité pour le moins rémunératrice estimée à environ 100.000 dirhams nets par mois, si ce n’est bien plus. C’est ainsi que l’Administration fiscale a commencé à s’intéresser aux revenus des influenceurs et pour ce faire la Direction générale des impôts (DGI) a mis en place, au début de cette année, une équipe de contrôleurs fiscaux pour enquêter sur les revenus probables de ces riches des nouveaux temps, en examinant le nombre de followers et d’abonnés sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram et YouTube. Désormais sous peine d’être dans l’illégalité vis-à-vis du fisc, on devra indiquer le nombre de transactions réalisées avec des clients.

Et même les nombreux vlogueurs, blogueurs et autres influenceurs marocains ayant ouvert des comptes dans des paradis fiscaux à l’étranger pour cacher leurs revenus réels, ne sont pas à l’abri des foudres de l’administration fiscale.

Bref, le fisc marocain se réserve le droit à l’accès à tous les revenus, y compris les virements internationaux et les paiements en espèces ». C’est que dans les pays du Maghreb, l’activité des influenceurs commence à prendre de l’ampleur au vu de leur nombre important sur les réseaux sociaux. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à dévoiler la cagnotte empochée, ce qui n’a pas été sans déplaire au pouvoirs publics pour tenter de régir cette activité et de se mettre aux trousses de ces supposés leaders d’opinion.

Souvent le rapport qualité/prix de la prestation de l’influenceur est en deçà de l’attente et malgré tout il reste tout à fait intéressant pécuniairement au regard de l’audience et de l’engouement provoqué qui rapporte gros. Il était définitivement temps du moins au Maroc d’instaurer un cadre juridique pour cette activité, afin d’en délimiter les débordements et d’en asseoir une moralisation.

Ecoutez l'analyse proposée par Maître Daoud Salmouni Zerhouni sur Luxeradio

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