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Les relations diplomatiques entre l’Union Européenne et le Maroc

Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution critique contre le Maroc - et elles sont rares - au sujet de la détérioration de la liberté de la presse. Difficile de ne pas l’inscrire dans le sillage du "Maroc Gate". Quelles conséquences sur les relations diplomatiques entre l’UE et le Maroc ? Un sujet traité par France Culture avec le point-de-vue de Hasni Abidi, directeur du Centre d'Etudes et de Recherche sur le Monde Arabe et Méditerranéen, à Genève.

Comme le rappelle Hasni Abidi, le Maroc Gate est "une affaire dans une affaire", qui se situe dans le sillage du Qatar Gate : "à la base, cinq services de renseignements sont derrière cette enquête. Plusieurs membres du Parlement européen seraient concernés, dont Pier-Antonio Panzeri, un ex-parlementaire particulièrement influent. Il avait fondé une ONG, "Fight Impunity", soutenue par le Parlement, et qui lui a servi à faire barrage à toute condamnation contre le Maroc".

Un système de corruption qui serait en place depuis de nombreuses années, et qui aurait pour but de protéger le petit pays du Maghreb de toute critique. "Grâce à une stratégie bien ficelée, cela fait vingt-cinq ans que le Maroc échappe à toute grande condamnation sur des questions majeures, comme la liberté de la presse ou encore l'usage abusif de logiciels espions, explique Hasni Abidi.

L'enjeu du Sahara Occidental

"Toute décision concernant le Sahara occidental, mère des batailles pour Rabat, a aussi été esquivée : le roi du Maroc en avait d'ailleurs fait le prisme déterminant dans le choix de ses amis, souligne Hasni Abidi. C'est aussi cela qui embarrasse l'Union européenne : le Maroc a des atouts très importants vis-à-vis du contrôle de l'immigration ou de la transmission d'informations sur les djihadistes. Les institutions européennes lui avaient donc accordé des aides directes s'élevant à 500 millions de dollars entre 2022 et 2027. Mais le Maroc veut davantage : il veut que soit reconnue sa pleine souveraineté sur le Sahara Occidental, ce que l'Union veut éviter."

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